
hottentotes, et de ces mêmes femmes avec
les nègres. On les nomme communément
au Cap, Basters ; cette dénomination appartient
néanmoins plus particulièrement aux
premiers, parce que les seconds sont moins
nombreux; les Hottentotes ne se livrant
pas facilement aux nègres, pour lesquels
elles ont une sorte de mépris, attendu, disent*
elles, qu’ils Se laissent vendre comme des
bêtes, au lieu d’un autre côté qu’elles se regardent
comme honorées d’avoir un commerce
avec les blancs, fit de porter le titre
de leurs maîtresses. C’est cette race provenue
de ces dernières unions qui gagne et multiplie
considérablement; elle est libre comme
le Hottentot, mais elle s’estime au-dessus
de lui , malgré le mépris qu’on en fait au
Cap, où l ’on n’est pas même dans l ’usage de
les baptiser. Le caractère de ces individus
tient plus de l’Européen que du Hottentot;
ils ont plus de courage, plus d’énergie que
ce dernier; lé travail ne les rebute point;
en revanche, plus bouillans, plus entrepre-
uans, ils ont plus de méchanceté. I l n’est
pas rare de les vo ir assassiner les maîtres
auxquels ils ont vendu leurs services ; ce
sont eux encore, plutôt que les nègres, qui
se déclarent les premiers machinateurs des
trahisons de toute espèce qui se commettent,
chaque jour, sur les habitations. Le Hottentot
trop doux, trop apathique pour se livrer
à des entreprises atroces, n’auroit pas même
assez de force pour se charger de leur exécution
; les plus mauvais traitemens ne sont
point capables de lui en inspirer la pensée ;
en un mot le eolon qui n’a chez lui que
des Hottentots à son service, peut dormir
tranquille, certain qu’il seroit averti bientôt
du danger s’il en étoit menaeé.
Le baster blanc est bien fait, robuste; sa
peau d’un jaune plus clair que celle du
Hottentot, a la couleur d’une écorce de citron
desséché ; la vue en est désagréable.
Ses cheveux sont noirs, plus longs et moins
crépus. La communication des femmes de
cette nouvelle fabrique rend, comme il est
naturel de le croire, une espèce encore plus
blanche dont la chevelure est aussi d’autant
moins frisée; et quoiqu’en allant toujours
graduellement il n’y ait plus à la fin de
différence sensible avec les cheveux et la
blancheur de la peau des Européens, la
proéminence des pommettes des joues se
fait toujours remarquer; c’est un caractère