fâche s’infiltra de tous côtés dans la toile de
rna tente ; je fus inondé aussi bien que mes
gens : nous nous réunîmes, avant la pointe
du jour pour partir,
Hans m’avoit averti que nous ne devions,
pas être fort loin d’un kraal de Caffres détruits
par les colons ; le lever du soleil avoit
dissipé les nuées, je repris courage, et je résolus
de marcher jusqu’à ce que nous trouvassions
ce kraal qui nous promettoitun abri
commode; mais sept heures de marche, trois
lieues à faire encore pour arriver jusques-là,
nos boeufs excédés de fatigue, l’approche du
Soir, et sur-tout le voisinage d’un charmant
ruisseau, m’engagèrent à planter le piquet.
Le mimosa devenoit de lieue en lieue plus
ra re , plus petit et plus racfiitique que dans
le terrein que nous avions laissé derrière
nous; l’herbe étoit aussi moins haute ; à la
vérité nous nous trouvions sur une terre
plus élevée. De notre campement mes gens
me firent appercevoir dans. le lointain une
montagne plate qu’ils croyoient reconnaître
; je la distinguai mieux avec le secours
de ma lunette ; elle étoit la plus voisine du
camp de Koks-Kraal, et je l’avois plus d’une
fois arpentée dans mes chasses ; elle pouvoit
être à douze ou quinze lieues de nous.
Lorsqu’on eut déchargé les boeufs et dressé
ina tente, je suivis, en me promenant, les
bords du ruisseau q u i, probablement après,
bien des détours alloit se perdre dans la rivière
Groote-Vish ; j’abattis un oiseau rare et
nouveau pour moi; c’étoit un coucou. Malgré
son affinité avec celui dont j ’ai parlé, et
qu’a décrit Buffon sous le nom de coucou
verd-doré du Cap, j ’ai de fortes raisons d’en
faire une autre espèce; son ramage d’ailleurs
est tout-à-fait différent; sa femelle , plus rusée,
me fit perdre beaucoup de temps à la
poursuivre; son manège, que je pourrois
comparer à celui d’une coquette, m’offroit
à tous momens beau jeu pour mieux tromper
mon espoir; quand je croyois la tenir,
elle voloit au moment précis à vingt pas
plus loin pour recommencer ses agaceries :
après m’avoir ainsi leurré pendant plus d’une
heure, elle gagna l ’épaisseur du. bois, et j ’en
fus pour mes frais.
J’arrivai au campement eh même temps
qu’un de mes chasseurs, qui rapportoit une
gazelle gnou qu’il avoit tuée. C’est M, Gordon
qui, le premier, a fait eonnoître cette