ma vie. J’ai repris les chaînes de la société,
je mourrai, comme tant d’autres, appesanti
sous leur poids énorme ; mais je pourrai du
moins m’écrier à mon heure dernière : «Mon
nom déjà s’efface chez les miens, quand la
trace de mes pas est encore empreinte chez
les Gonaquois » I
D après les indications que j ’avois reçues,
j estimois que nous trouverions les Sneuw-
Bergen, ou montagnes de Neige, à l ’ouest;
qu ainsi, laissant le Bruyntjes-Hoogte à ma
gauche et traversant la chaîne de montagnes
qui en porte encore le nom, quoiqu’elle s’en
éloigne beaucoup, nous devions infailliblement
arriver à celles de Neige à quarante ou
cinquante lieues, plus ou moins, suivant les
détours que me forceroient de prendre mes
voitures et tout mon bagage.
Javois ouï parler si diversement de ces
gattes ou montagnes, q u e , dévoré du plus
ardent désir de les vo ir par moi-même et de
les traverser à mon aise, je ne pouvois y arriver
assez tôt à mon gré. Prévenu d’ailleurs
que leur élévation et la froidure de leurs
sommets les rendent inhabitables pendant
pïusieuis mois de l ’annee, ce climat nouveau
me promettoit des productions nou-
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