La figure ci-jointe peut donner au lecteur
une idée parfaite d’un Gonaquois en liabit
d’été. Pendant l ’hiver, ou, pour mieux dire,
pendant la saison des pluies, puisque ces
peuples ne commissent point, a proprement
pârler, d’h iv e r , il s’enveloppe d’un ample
manteau, absolument semblable, quant à la
forme, à celui des autres Hottentots. I l porte
souvent aussi, pour garantir sa tete d etre
mouillée, un bonnet fait de la peau d un
animal quelconque.
Les femmes , plus coquettes que les hommes
, se parent aussi abien davantage ; elles
portent le kros comme eux. Le tablier, qui
cache leur sexe , est en général plus ample
que celui des Hottentotes ; il est aussi très—
artistement travaillé , et fort orne de verroteries.
Dans les chaleurs , elles ne conservent
que ce tablier avec une peau qui descend
par derrière depuis la ceinture jusqu’aux
molets , ainsi que nous avons représenté
Narina.
Les jeunes filles au-dessous de neuf ans
vont absolument nues ; arrivées à cet
âge , elles portent uniquement le petit tablier.
Je reviendrai bientôt a d’autres particu—
larités qui distinguent cette nation; je ne l’ai
point encore quittée.
I l étoit nuit lorsque le Hottentot que
favois envoyé avec Haabas arriva de sa
horde. I l étoit accompagné de deux non-
veaux Gonaquois, qui m’amenoientun boeuf
gras que leur chef me prioit d’accepter. Narina,
en me faisant souvenir de mes promesses
, m’envoyoit une corbeille de lait de
chèvre - elle s a voit que j e l’aimois. beaucoup.
Sa soeur avoit vu les présens qu’elle avait
rapportés, et regrettoit de n’être pas venue
avec elle visiter mon camp ; elle me faisoit
remercier de ceux que je lui avois envoyés
par sa mère : je tenois ces détails des deux
messagers.de Haabas. Je reçusle boeuf et les
moutons qu’ils me présentèrent ; je les fis.
régaler de tabac et d’eau.-de-vie. L ’un, d’eux;
ressembloit à Narina ; je le pris pour son
frère; il n’étoit que son cousin. Des traits
pleins de douceur, et la taille la mieux dessinée,
faisoient de cet homme un des plus,
beaux sauvages que j’eusse encore vus ; ce
fut lui qui. me donna sur les,Gonaquois des
détails que m’avoit laissé ignorer Haabas. II.
m apprit qu’avant la guerre des Caffres , sa
horde n’étoit composée que d’une seule fa