faussement avancé, une nation sauvage
particulière , une peuplade originaire de
1 endrpit nreme où on les rencontre, Bossis-
inan sont deux mots hollandais qui signifient
hommes des bois ou des buissons } c’est
sous cette qualification que les habitans du
Çap, et généralement tous les, Hollandais,
Sojt en Afrique, soit en Amérique, désignent
tous les, malfaiteurs ou lés assassins qui désertent
la çolonie pour se soustraire au
châtiment- e e s t, en un mot, çe que, dans,
les îles françaises, on appelle nègre» marrons.
Ainsi donc, loin que ces- Bossismans
de la colonie fassent une espèce à p a r t ,
comme on l ’a dit encore fort récemment, Ce
n ’est qu’un ramas informe de mulâtres, de
nègres, de métis de toute espèce, quelquefois,
c[e Hottentots , de basters, qui f tous
differens par la couleur, n’ont- de ressemblance
que par la scélératesse,. Ce sont de
vrais pirates de terre, vivant sans chef, sans
M K et sans ordre ; abandonnés à tous tes-
excès du désèspoir et- de la misères lâches*
déserteurs, qui n ’ont de ressourcé pour sub-.
sis,ter que dans le pillage et te crime; Ç’esfe
daps les rochers; les plus esçarpés * et- dans
les cavernes les moins; accessibles', qu’ils se
retirent et passent leur vie j de ces endroits
é levé s , leur vue domine au loin sur la
plaine, épie les voyageurs et les troupeaux
épars j ils fondent comme Un tra it, et toiP-
bent h l ’improviste sur les hhbitàns êtled
bestiaux, qu’ils égorgent indistinctement é
chargés de leur p ro ie , et de tout cè qu’ils"
peuvent empörter, ils regagnent leurs antres1
affreux, qu’ils ne quittent, pareils aux lions'
que lorsqu’ils s’en sont rassasiés, ef que do
nouveaux besoiùs les poussent à de nouveaux
massacresj mais, comme la trahison
marche toujours en tremblant, et que la’
seule présence d’un homme déterminé suffit
sonvefit pour en imposer à ces troupes de
bandits , ils évitent avec soin les habitafions
où ils sont assurés que réside lé maître
l ’artifice et la ruse, ressources ordinaires des-
ames fôiblës, söfft les moyens qu’ils emploient
et lés seuls guides qùi lés adcom-
pagnent dans leurs expéditions. Dans les
lieux où la tracé db leurs pas , trop' biem
imprimée, pöurröit donner Palarrhe au x
habitans , et les attirer à leur'poursuite, ils
emploient à la déguiser une adresse merveilleuse,
à laquelle nos brt^auds d’Europe,
plus, téméraires OU moins pàtieiis, sont éloi