Lé second clappement (v) est plus sonore
que le premier; il suffit de détacher la langue
du milieu du palais, et d’imiter parfaitement
la manière qu’emploie un écuyerpour
faire partir des chevaux ou pour accélérer
leur marche ; il ne faut, dans ce cas, employer
aucune force , mais détacher simplement
la langue, et le son se produit de lui-même.
Si le son étoit trop articulé, il seroit alors
impossible, ou tout au moins très-difficile
de le lier comme il faut avec la première syllabe
du mot qui doit suivre immédiatement.
C’est au clappement de la troisième^ espèce
(a) qu’il faut donner le plus de force ;
il se prononce avec plus d’énergie, et se fait
bien entendre ; c’est celui dont on fait le
moins d’usage, et qui semble le plus difficile;
il demande beaucoup de peine et d’attention
pour l ’adapter, comme il faut, au
mot qu’il précède, attendu qu’il s’exécute
par une contraction singulière de la langue,
qu’on retire au fond du palais, près de la
gorge ; on conçoit bien qu’après cette collision,
elle emploie un grand mouvement
pour revenir près des lèvres, articuler les
mots qui doivent la suivre, sans aucun signe
de repos et sans interruption.
Ces divers clappemens ont encore une
modulation différente, et peuvent être plus
ou moins difficiles à exécuter, suivant la
lettre ou la syllabe qu’ils frappent, et avec
lesquelles, comme je l’ai dit, il faut qu’ils
soient liés pour ne pas faire de contre-sens.
C’est-là ce qu’on peut appeler les tours de
force de la langue.
Toutes ces différences paroissent peu praticables
et sur—tout bien dures à l’oreille
d’un Européen; telles elles m’ont peut-être
paru à moi-même dans les commencemens;
mais on s’y habitue, et je puis assurer que
ce langage, à la fin n’est pas tout-à-fait dénué
d’harmonie, et que dans la bouche d’une
Hottentote il a sur — tout ses agrémens
comme l’allemand a les siens dans celle
d’une aimable Saxonne.
Je conçois que, si d’après les vocabulaires
qui ont para jusqu’i c i , on vouloit se mêler
d étudier cette langue, et de la parler sans
être autrement instruit de ses principes, on
se perdrait dans des mots vides de sens * ce
ne serait plus que confusion, que chaos
rebutant, ou 1 imagination fatiguée ne verrait
que du ridicule et de l ’absurdité.
Il est à la vérité quelques mots qu’on