Si la peau est sèche, et qu’ayant ou n’ayant
point servi elle ait conservé tout son p o il,
et qu’un sauvage, à défaut d’un autre, desire
s’en faire un kros d’ete, ce travail demande
d’autres soins ; il devient plus minutieux et
fort long. On fait avec une côte de mouton
une espèce de ciseau, qu’il est à propos de
rendre le plus tranchant possible ; cet outil,
qui sert à enlever le p o il, doit se manier
avec précaution ; il ne suffit pas de raser,
rien ne seroit plus facile, mais il faut que le
poil parte avec sa racine, et que § sans endommager
le tissu, il emmène avec lui
l ’épiderme : cet ouvrage de patience exige
infiniment d’adresse | et fait perdre bien du
temps.
Le Gonaquois, je le répète, n’ad’autre vêtement
que son kros et son jakal; il marche
toujours nu tête, à moins qu’il ne pleuve
ou qu’il n’ait froid; alors il porte un bonnet
de cuir. I l orne ordinairement ses cheveux
de quelques grains de verroterie, ou bien il
y attache quelques plumes; j’en ai rencontre
qui remplaçoient cette décoration par de
petits morceaux de cuir découpé; d’autres
encore ayant tué quelques petits quadrupèdes,
en enfloient la vessie , et se l’attachoient
comme, une aigrette au-dessus du
iront.
Tous, en général, font usage de sandales,
ils les fixent avec des courroies ; ils ornent
aussi, avec moins.de profusion que les femmes,
leurs jambes et leurs bras de bracelets
d’ivoire dont la blancheur les flatte infiniment,
mais dont ils font pourtant moins de
cas que des bracelets de gros laiton; ils prennent
tant de soin dé ceux-ci, et les frottent
si souvent, qu’ils deviennent très-brillanS
et conservent le plus beau poli.
Ils SOnt adonnés à la chasse, et ils ÿ déploient
beaucoup d’adresse. Indépendamment
des pièges qu’ils tendent au gros gibier,
ils le guettent, l’attaquent, le tirent
avec leurs flèches empoisonnées, ou le tuent
avec leurs sagayes; ces deux armes sont les
seules dont ils se servent; l’aiiimal qu’une
fleche a totiche ne tarde pas à ressentir les
effets du poison qui lui coagule le sang; il
est plus d’une fois arrivé à un éléphant ainsi
blessé, d’aller tomber à vingt où trente
lieues de l’endroit où il avoit reçu le coup
mortel. Si-tôt que l ’animal èst expiré, on se
contente de couper toute la partie des chairs
voisines de la plaie qu’on regarde comme
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