ment de ne p'us, à 1 avenir, voyager de nuit
dans des contrées que je connoissois si peu,
et qui, comme je l ’ai appris par la suite, sont
les pas de l ’Afrique les plus dangereux à
franchir.
J avois, sous mes voitures, des timons de
rechange, coupés dans les-forêts d’Auteni-
quois j mais comme a la place où nous venions
de nous arrêter, l ’eau nous manquoit absolument,
et qu’il n’y avoit pas de temps à
perdre pour nous en procurer, je fis réparer
provisoirement les traits déchirés; on attacha
, comme on put, avec deux jumelles, le
timon brisé , et nous partîmes. Quel fut notre
chagrin lorsque, parvenus aux bords de la
rivière Plate, aiUsi nommée par le peu d’escarpement
de ses bords, nous la trouvâmes
a sec ! Nous la remontâmes pendant environ
trois quarts-d’heure, toujours mourans de
soif, excédés, hors d’haleine, et nous eûmes
enfin le bonheur d’arriver à des fondrières
qui conservoient un peu d’eau bourbeuse
que le soleil n’avoit pas encore dévorée. {
Nous ne voyions plus ici ce charmant et
magnifique pays de la Caffrerie ; nous avions
tout-à-fait: perdu de vue ces gras pâturages
et ces forêts majestueuses sur lesquels nos
E N A F R I Q ,u E. Soi
yeux avoient tant de plaisir à se reposer ! Des
roches amoncelées, des sables arides, suécé-
doient chaque jour sous des formes toujours
plus hideuses à ces doux spectacles. Nous
nous voyions de toutes parts circonscrits
par des montagnes dont les formes bizarrement
inclinées, et les pics souvent suspendus
sur nos têtes répandoient dans l’ame cette
terreur profonde qui traîne le découragement
après elle et réveille les tristes souvenirs.
Celles des Sneuw-Bergen,; au pied desquelles
nous nous trouvions,, s’élançoicnt
beaucoup au-dessus de toutes les autres, et les
hivers assis sur leurs sommets, sembloicnt
disputer au soleil l ’empire de, ces affreux
climats..
i Mon intention étant de parcourir* et d’escalader
une partie de cette fameuse çordilière,
prévenu que les Bossismans y avoient établi-,
comme les lions, leurs repaires, et voulant
me mettre à l’abri de toutes surprises de la
part des uns et des autres., je plaçai mon
camp tout à découvert, et le fortifiai de mon
mieux,
,P Un pas de rhinocéros que.j.’avois rencontré
, av çit e^i uir instan t r a n im é l’-aj-deur de
ntes anciennes chasses.i Pavois»assuré d’ung