des fables, à moins què quelque voyageür *
•curieux d’en découvrir les restes, n’ait asse#
de courage pour s’enfoncer dans les déserts
reculés qu’habitent les grands Namaquois
où les rochers de plus en plus durcis par les
temps, et les montagnes stériles et décrépites
n’offrent pas un chétif plant d’arbres
digne de fixer l’avidité spéculative des blancs*
Les peuplades citées par Kolbe, sous les
noms de Gunjemans et de Koopmans , n’ont
jamais existé.
Le nom de Gunjemans ne signifie rien
dans le langage hottentot ; ce nom fut corrompu
par quelque voyageur, qui, n’entendant
point la langue du pays, l’aura mal
écrit : il falloit écrire Goed-mans ou Goeje-
7nans, deux mots hollandais qui signifient
bons-hommes ou bonnes-gens ; qualification
qu’ont donnée les premiers colons à
tous les Hottentots en général, parce qu’ils
les trouvoient tranquilles et fort accommo-
dans.
Koop-mans a pareillement été donné à ceux
qui ont fait les premiers échanges; ce sont
deux mots qui signifient en trè s -b on hollandais,
négociant ou marchand , mais qui ne
conviennent pas plus à une nation qu’à toute
autre ; c’est ainsi que ne comprenant point
les langues d’un paya, un voyageur en retient
mal les expressions., les orthographie
plus mal encore, et fait un nom sauvage avec
un barbarisme. Les moeurs et tout ce qui concerne
les divers peuples étrangers ne seront
jamais exactement décrits si l ’on n’en parle
les divers langages.
S i, par exemple, les aute urs qui ont avancé
que les Hottentots adorent la lune ,. avaient
compris le sens des paroles qu’ils chantent à
sa clarté, ils auroient senti qu’il n’est question
ni d’hommages, ni de prières, ni d’in vocations
à cet astre paisible ils auroient
reconnu que le sujet de ces,chants étoit toujours,
une aventure arrivée à quelqu’un d’en-
tr’eux ou de la horde voisine ,y et qu’autant
improvisateurs que les, nègres, ils peuvent
chanter toute une nuit sur le même sujet en
répétant mille fois, les mêmes mots. Ils préfèrent
la nuit au jo u r , parce qu’elle est plus
fra îche , et qu’elfe invite à la danse, aux
plaisirs..
Lorsqu’ils veulent se liv re r à cet exercice,
ils forment, en se tenant par la, mai«,
un cercle plus ou moins grand, en proportion
du, nombre des danseurs et des danseuses tou—