
bien ; ell.e servit à nous rendre plus mé-
iians : je doublai les gardes ; Swanepoel et
tnoi nous fîmes alternativement la ronde,
tandis que mon fidèle Kiaas , à la tête d’un
p.ejit détachement, visitoit la vallée et tous
nos environs. De temps en temps, on tiroit
du camp un coup de carabine, auquel mes
pâtres étoient obligés de répondre • j’étois,
parce moyen, assuré qu’ils ne s’étoipnt pas
endormis, ejt qu’ifs faisojent sévèrement leur
garde j du reste, cette précaution que j ’ob-
servois par amour de l ’ordre et pour n’avoir
rien à me reprocher, devenoit, dans la cir -
constance, assez inutile. Le Hottentot craint
moins un lion qu’un Bossisman : cette
frayeur salutaire tenoit tous les miens aux
aguets , et dans les lieux les plus découverts,
ce qui les faisoii cruellement souffrir, car la
chaleur étpif devenue excessiye : j ’y étois
pour le moins autant exposé qu’e u x , et ne
Oi’exeinptms pas poqr cela de mes chasses, i l
m’étoit assez indifférent de marcher ou de
rester tranquille : ma tente n ’étoit point habitable
; c’est dans ces occasions que ma
barbe bien imbibée me proeuroit quelque
soulagement ; j ’en tirois aussi de la forme de
mon chapeau que j ’humectois de même x
dans ces riioineiis de crise; j ’étois sur-tout
dévoré d’une soif ardente : comme j ’avois
remarqué que la quantité d’eàu que je bu-
V01s’ 3om de me désaltérer, m’échaüffoit au
contraire beaucoup, j ’imaginai de ne plus
boire qu’à l’instar des chiens, c’est-à-dire dé
laper; Cette étrange manière me servit
merveilleusement bien. Très-peu d’eau suffi-
soit alors pour étancher ma soif, et je né
Craignois plus d’en être incommodé;
_ Tant que nous restâmes sur les bords de
P la te -R iv ie r, les lions nous inquiétoient
fort peu; notre artillerie, qui ronfloit de
tous cotés, pendant le jo u r , les tenoit écartes;
Nous les entendions, à la v é r ité , rugir
toutes les nuits j mais jamais, si ce n’est une
seule fois, ils n’osèrent nous approcher assez
pour nous alarmer. Les panthères s’annon-
çoient aussi au lever et au coucher du soleil,
sur les bords de la rivière • mais elles se te-
noierit à des distances éloignées : au fort des
nuits, elles s’avançoieiit davantage * nous
étions constamment avertis par les chiens *
et le lendemain, nous jugions àleurs traces
Jitoqa A quel point elles s’étoient hasardées.
est 3a nécessité seule qui rend audacieuse^
toutes ces espèces carnivores, naturellement