
donhe les portraits du mâle, de la feiîiellë 5
du jeune, et d’une variété de cette espèce,
avec une description très-détaillée de leurs
moeurs.
Il ne nous arriva rien de remarquable
dans ce campement : tant que dura notre
séjour, nous éprouvâmes tous les soirs, régulièrement
entre trois et quatre heures,
des orages qui nous incommodèrent p eu ,
parce qu’ils ne durûient pas long-temps 5
mais, le 9 du mois, nous pliâmes enfin bagage,
et reprîmes notre route. Mes Hotten-
tots,suivant leur usage de donner aux lieux
le nom d’un événement qui s’y soit passé,
avoient nommé le kraal que nous quittions,
le Camp du raassacm Nous avançâmes droit
à l’est, et traversâmes Un canton dont toutes
les herbes avoient’été la proie des flammes :
une nouvelle verdure ' qui cômmençoit à
pointiller, nous offroit le plus beau tâpis
verd; nous rencontrions, à chaque pas, des
troupes de spring-bocken, de gnous et d’autruches.
Comme nous avions plus do vivres
qu’il ne nous en falloit, nous ne tirâmes
point sur les gazelles, j ’envoyai seulement
quelques coups de fusil aux autruches; mais,
trop méfiantes pôurse laisser joindre d’assez
près, je ne réussis à eu abattre aucune. A mesure
que nous avançiqns , les gazelles se
réuuissoient pour nous voir passer; la chaleur
étoit excessive et la transpixation si
abondante,. qu’il s’élevoit un nuage de vapeurs
du milieu de ce£ troupes innombrables
: je tirai, en marchant, assez de perdrix
pour le dîner de tout mon monde ; nous ne
nous arrêtâmes, pour les apprêter, qu’après
cinq grandes heures de fatigue. L ’orage survint
à l’ordinaire, et servit à nous rafraîchir ;
tous ces cantons étoient marqués de pas de
boeufs, à la vérité fort anciens ; mais j.’étois
surpris qu’un aussi beau pays fût ‘entièrement
désert, et que nous ne rencontrassions
pas un seul Caffre. Hans prétendoit que
l’alarme avoit été trop générale; et, quoique
nous eussions déjà fait trente Ijeuea, je com-
mençois. à désespérer de rencontrer- aucun
kraal; tout annonçoit que ces peuplades
s’étoient, retirées fort avant vers le centre,
ou, s’il arrivoit que nous fissions quelque
découverte, ce ne pouvoit être que des espions
des hordes qui, dévoués au bien général,
rôdoient dans la campagne, ou se
tenoient cachés dans des embuscades.
Lu causant familièrement avec mes gens,