emploie sans ce clappement; mais ces exceptions
sont très-rares.
Pour prouver, combien les divers sons
produits par la langue, sont nécessaires à
la signification des mots, et comment ils en
déterminent le sens et les divers synonymes ,
je vais citer un exemple qui rendra ce principe
plus facile à comprendre. Le nom d’un
cheval est ^4. âp en hottentot; c’est aussi celui
d’une rivière ; il est encore celui d’un e flèche :
la seule différence du clappement de la langue
détermine celle de ces divers objets.
Naturellement prononcé sans collision, ce
mot signifie c h e v a l ; avec le second clappement
dont j’ai parlé, r i v i è r e ; avec le troisième
, f l è c h e ; de même A-ou i p est un
rocher, a - o u i p est le nom de l’outarde,
a - k a i p , celui d’un serpent venimeux, et
A-xa i p , du pasan ; espèce de gazelle d’Afrique.;
Indépendamment de ces trois espèces de
clappemens dont la nécessité, comme on le
voit, est indispensable, il est encore des par-
vties de mots qui ne sont exactement que des
sons produits par la gorge; mais il est impossible
de les décrire, une longue habitude
peut seule les graver dans la mémoire : je
les désignerai par une petite croix placée
au-dessus de la lettre où il faudra en faire
usage.
J’ajouterai, pour être plus, scrupuleusement
exact, qu’un seul mot,prend souvent
deux significations différentes', par la brièveté
ou la tenue d’une de ses voyelles.
D ’après ce que je viens de dire, on peut
se figurer aisément à que] point cette langue
serait difficile à écrire, de façon qu’on pût
la lire et la prononcer avec la précision
qu’elle exige. I l faudrait préalablement lui
composer un alphabet particulier; et l’habitude
des clappemens serait le premier pas
d’où dépendrait le succès ; mais comme
l’étude de cette langue n’entrera jamais au
nombre des beaux plans d’éducation de. nos
élégaris, qu’on n’est pas curieux d’envoyer
si loin pour les former aux usages de la
bonne compagnie, et que, d’un autre côté,
il est inutile de fatiguer le lecteur par un
dictionnaire ennuyeux, qu’il ne lira pas, je
le supprime et le borne tout simplement,
en faveur de quelques.curieux, aux mots
qui ne concernent que l’histoire naturelle.
S’il prenoit envie à quelque naturaliste
de parcourir les mêmés lieux, d’où je sors ,
il seroit trop flatté de pouvoir nommer aux