
épaisseur, et dont le manche va toujours en
diminuant jusqu’à son extrémité 5 il frappe
avec cet assommoir, quelquefois même il le
lance à quinze ou vingt pas, et il est rare
qu’il n’atteigne pas au but qu’il s’est proposé,
J’ai vu l’un de ces sauvages tuer ainsi une
perdrix dans le moment où elle s’élevoit
pour s’envoler. Ils nomment cette arme kiri.
Les Hottentots et les Gonaquois se servent
aussi de la même arme, mais avec bien moins
d’adresse, ce qui prouveroit, ce me semble,
qu’elle est d’invention caffre, et que ces derniers
l’ont prisé chez ces peuples belliqueux,
comme ils y ont pris la sagaye dont ils se
servent très-mal en général, comme nous
l ’avons déjà fait observer.
Le pouvoir souverain est héréditaire dans
la famille du r o i, son fils aîné lui succède
toujours; mais à défaut d’héritiers mâles, ce
ne sont point les frères, mais les plus proches
neveux qui succèdent. Dans le cas où
le souverain ne laisseroit ni enfans ni nev
eu x , c’est alors parmi les chefs des différentes
hordes qu’on choisit un roi : quelquefois
l ’esprit de parti s’en mêle; de-là la fermentation
et les brigues qui finissent toujours
par des scènes sanglantes.
La polygamie est d’usage chez les Caffres;
leurs mariages sont encore plus simples que
ceux des Hottentots ; les parens du futur
sont toujours contens du choix qu’il a fait;
ceux de la future y regardent d’un peu
plus près , niais il est rare qu’ils Lussent
de ^ grandes difficultés ; on se réjouit , ou
boit, on danse pendant des semaines entières,
plus ou moins, selon la richesse des
deux familles; ces fêtes n’ont jamais lieu
que pour de premières épousailles', les
autres se font, pour ainsi parler, à la sourdine.
^Les Caffres ne font pas plus de musique,
n’ont pas d’autres instrumens que les Hottentots,
si ce n ’est que j ’ai v u , chez l ’un
d’eux, une mauvaise flûte qui ne mérite pas
qu’on en parle : à l ’exception d’une espèce de
pas anglais, leurs danses.sont à-peu-près les
mêmes.
A la mort du père, les enfans mâles et la
mère partagent entr’eux la succession; les
filles n’héritent point, elles restent avec
leurs frères ou leur mère jusqu’à ce qu’elles
conviennent à quelqu’homme. S i cependant-
elles se marient du vivant de leurs parens ,
elles ne reçoivent pour dot que quelques