sont aisés, bien différens des sauvages de
l ’Amérique méridionale, qui ne paroissent
avoir été qu’ébauchés par la nature.
Les femmes , avec des traits plus fins, ont
cependant le même caractère de figure; elles
sont également très-bien faites, ont la gorge
admirablement placée et de la plus belle
forme dans la fraîcheur des ans , les mains
petites et les pieds bien modelés q u o iq u ’ell es
ne portent point de sandales ; le timbre de
leur v o ix est d o u x , et leur idiome,' en passant
par leur gosier, ne manque pas d’agrément:
elles se livrent , lorsqu’elles parlent,
à une infinité de gestes qui prêtent à léurs
bras du développement et des grâces.
Le Hottentot, naturellement timide, est
également très-peu entreprenant. Son sang-
froid phlegmatique et son maintien réfléchi
lui donnent un air de réserve qu’il ne dépose
même pas dans les moînens de sa plus
grande joie, tandis qu’au contraire toutes les
nations noires et basanées se livrent au plaisir
avec l’abandon le plus expansif et la gaîté
la plus vive.
Une insouciance profonde le porte à
l ’inaction et à la paresse; la garde de ses
troupeaux et le soin de sa subsistance, voilà
sa plus grande affaire ; il ne se livre point à
Ja chasse en chasseur, mais en homme que
son estomac presse et tourmente. Du reste,
oubliant le passé, sans inquiétude sur l’avenir
| le présent seul le frappe et l’intéresse,
Mais il est b o n , serviable et le plus généreux
comme le plus hospitalier des peuples.
Quiconque voyage chez lui est assuré d’y
trouver le gîte et la nourriture ; ils reçoivent
, mais n’exigent pas. Si le voyageur a
une longue route à faire ; s i , d’après les
éclaircissemens qu’il demande, on connoît
qu’il est sans espoir de rencontrer de si-tôt
d’autres hordes, celle qu’il va quitter l’approvisionne
, autant que ses moyens le lui
permettent, de toutes les choses dont il a
besoin pour continuer sa marche et gagner
pays.
Avant l ’arrivée des Européens au Cap ,
les Hottentots ne connoissoient point le
commerce ; peut-être même n’avoient-ils
entr’eux nulle idée des échanges : mais, à
l’apparition dp tabac et de la quincaillerie,
ils se furent bientôt immiscés dans une partie
des mystères mercantiles ; ces objets qui
n’étoient d’abord que dès nouveautés agréables
, avec le temps sont devenus des fie*