cevrois, ainsi que des connoissances. que je
ferois durant la route,
Toutes nos recherches et toutes nos ruses
n’aboutirent à rien : nul Coffre ne se pré-
senta.
Je ne dissimulerai point que d’après nies
préjugés personnels, et les descriptions fastueuses
de la magnificence et du luxe des
despotes asiatiques, j ’ayois pensé que j’en
retrouverois au moins l ’esquisse dans les
états d’un roi des Caffres; c’étoit ce qui
m’avoit suggéré le plus v i f désir de voir
Pharoo; mais ma curiosité n’a voit plus le
même aliment, depuis que les derniers hôtes
que j’avois reçus dans mon c am p e t qui
demeuroient ordinairement près de lui ,
m’avoient appris que cet homme, sans aucune
suite particulière, habitoit, comme lç
dernier de ses sujets, une hutte qui n’étoit
ni plus grande ni mieux ornée que les autres
; qu’il pouvoit tout comme eux de-
yenir très-pauvre, si la mortalité s’intro-
duisoit parmi ses troupeaux ; que ses sujets
ne lui devoient ni subsides ni impôts ; qu’il
n’avoit nul droit d’attenter à leur propriété,;
qu’en un mot ce n’étoit qu’un simple chef
çonime chez les Hottentots ; que la seule
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différence remarquable entre ce chef et les
autres, étoit qu’il commande à une nation,
plus nombreuse y et que sa place est héréditaire
; mais que privé d’ailleurs de toute
autre décoration extérieure et de tout appareil
de royauté , il ne jouit que d’un pou-*
voir très-limité;
lüaprès ces détails, mon imagination avoit
beaucoup rabattu des idées brillantes qu’elle
s’ëtoit faites du roi; ne pouvant rien gagner
à le vo ir , et désespérant de le rencontrer,
tous mes voeux ne se tournèrënt plus que
vers le vaisseau naufragé. Sur le rapport de
mes Caffres, je n’avois pas plus d’espoir de
mé satisfaire; cependant je tournois mes pas
ters la côte, toujours bfercé de l’idée chimérique
que j ’en obtiendrois des nouvelles
plus certaines. - i l j
Nous ne trouvâmes par-tout que des huttes
désertes ; nul habitant, nulles traces d’humains
ne s’offrirent à nos regards ; en revan-,
che , le buffle, la gazelle, et généralement
toutes les espèces de gibier,' abondoient dans
tous les lieux que nous parcourions; ce qui
prouve, mieux que de vains raisonnemens >
que le Gaffre n’est point autant chasseur
que: le Hottentot ; qu’i l v it moins que lui
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