limaçons de vignes ou de grenouilles le
mieux apprêté, tandis que le Français s’accommode
de ce mets peu délicat, s’ensuit-il
que le dégoût du Batave doive être regardé
comme une abstinence religieuse ordonnée
par le consistoire ?
Avant d’annoncer comme un des rites
essentiels des Hottentots, la cérémonie de se
couper une phalange, soit du doigt, soit du
p ied , avant de lui attribuer la semi-ca5tra-
tion pour le même motif, il étoit raisonnable
de constater d’abord la vérité de ces
deux faits. .Kolbe les avoit ouï raconter
comme bien d’autres ; mais il ne les avoit
jamais éclaircis : il le prouve assez, lorsqu’il
attribue ces usages à tous les Hottentots indistinctement;
ce qui n’est pas moins faux
que toutes les autres assertions de cet auteur.
M. Sparmann tombe également dans la
plus étrange des erreurs, lors même qu’il
soutient, contre ce K o lb e , qué la semi-
castration n’est pratiquée nulle part. Ces
deux cérémonies*ont lieu encore actuellement
chez deux nations situées au nord du
Cap, l ’une sous le vingt-huitième degré de
latitude, savoir les Geissiquois, et l ’autre
vers le tropique, chez les Kooraquois, peupies
chez lesquels j ’ai trouvé les giraffes, et
dont je parlerai dans mon second Voyara :
assurément le philosophe Kolbe n’a jamais
pénétré jusques-là, si ce n’est en songe.
Le docteur Sparmann s’est toujours laissé
tromper , lorsqu’au sujet des Gonaquois il
penche à croire que cçs hordes se circoncisent.
Les colons me l’avoient assuré comm e
à lui; c’étoit une puissante raison d’en douter;
mais jusqu’ici plus à la portée que personne
de m’éclairer sur un fait aussi impor- *
tant, j ’atteste au contraire que cette nation,
et tous les Hottentots sans exception, ont le
prépuce d’une grandeur démesurée, caractère
qui les distingue assez des autres sauvages
et qui n’a point été certainement remarqué.
H en est de même de ce tablier révoltant
des Hottentotes , auquel on a fait jouer si
long-temps un rôle ridicule dans l ’histoire,
ou plutôt la fable de ces peuples; une autre
bizarrerie qui découle toujours de la même
source, le leur a retranché non moins légèrement,
quoiqu’il soit toujours de mode
chez une horde dont je vais parler incessamment;
je dis qu’il est de mode, car, bien loin
qu il soit un présent de la nature, ou doit le