plus fort que ceux qu’on emploie ordinairement
dans nos cuisines ; deux morceaux; de
cercle, que je plaçai dans l’intérieur , ser-
Yirent à retenir la peau dans un écartement;
toujours égal ; je n’ouhliai point de fa ire ,
dans la partie inférieure, un évent on son-
pape pour l’aspiration plus prompte de l’air •
moyen simple dont ils ne se doutaient même
pas, et qui les forçait d’employer un temps
considérable à remplir leur peau de mouton.
Je n’avais point de tuyau de fer ; mais ,
comme il n’étoit ici question que d’un modèle
, j’attachai au cuir de la charnière du
mien le fond d’un étui à cure-dent dont je
sciai le bout Après quoi , posant mon chef-
d’oeuvre à plate-terre assez près du feu, je
fichai avec force une erossette sur laquelle
je posai une traverse ou espèce de basqule
qui tenoit par une ficelle au-dessus de mon
soufflet, sur lequel pesait encore un saumon
de plomb de sept à finit livres que j ’y avais
fixé, I l faudrait avoir vu l’attention que
prêtoient ces Çaffrçs à toutes mes opérations
j et l’incertitude, ou plutôt le désir où
fis étoient de savoir à quoi tout cela de voit
aboutirî pour se faire une juste idée de leur
surprise j ils ne purent retenir leurs cris
lorsqu’ils me virent, avec quelques rnou-
vemens faciles, d’une seule main donner
tout d’un coup à leur feu la plus grande activité,
par la précipitation avec laquelle je faisais
aspirer et rendre l ’air à ma machine.
J’essayai de jeter au feu quelques morceaux
de leur fe r , et je par vins h rougir, en trois
minutes, ce qu’ils n’auroient certainement
pas obtenu en une demi-heure. Cette fois, je
portai leur étonnement au comble ; il tenoit,
j’ose le dire, de la convulsion, du délire ; ils
sautoient autour du soufflet, l ’essayoient
tour-à-tour, frappoient des mains pour exprimer
leur joie. Ils me supplièrent de leur
faire présent de cette machine mer veilleuse,
et sembloient attendre ma réponse avec inquiétude
, n’imaginant pas apparemment
que je pusse me détacher sans peine d’un
meuble aussi précieux. Je serois enchanté
d’apprendre quelque jour qu’ils font usage
de mon soufflet, qu’ils l’ont perfectionné, et
sur-tout qu’ils se souviennent de l ’étranger
qui, le premier, leur donna le plus essentiel
instrument de la métallurgie.
L ’habitant de la Cafirerie vit si familièrement
au milieu de ses bestiaux, et leur parle
avec tant de douceur, qu’ils obéissent ponç>