
s’aider et de s’évertuer lui-même, on le pose a
terre devant la hutte ; à force de ramper, il se
développe, et de jour en jour il s’essaie à se
tenir debout : une première tentative en
amène une sécorLdë ; il s’enhardit, et bientôt
il est assez fort pour courir èt suivre son
père ou sa mère. *'
Cette méthode si simple, si naturelle, vaut
bien, à ce que je crois, celle de nos bretelles
meurtrières;’ élites écrasent et fétréCissènt la
poitrine; la disproportion entre la force des!
jambes et la pesanteur du corps qui contraint
nos énfans à peser sur ces bretelles
trop officieuses; finit souvent par les estropier,
altère leur santé, et les défigure pour lé
reste de leurs jours.
Jamais, soit en Amérique, soit en Afrique,
je n’ai rënCoiitré de boiteux ou de boso
sus parmi les sauvages. C’est èïr Europe
qu’il faut voyager pour en véir. •
Ce qui contribue encôrte a déniier aux en-
fans des sauvages cette souplesse et cette
force qui les distinguent, c’est le soin quéj
prennent les ïnères de les frotter avec de la
graisse de mouton. Les hommes faits ont besoin
eux-mêmes d’user de cette précaution,
qui rend à la peau la flexibilité que lui ©te*
roient l’impétuosité des vents et les ardeurs
du soleil.
| Moins favorisé par les productions des
climats africains, que.les Caraïbes par ceux
d’Amérique, le Hottentot n’a pas, comme ces
derniers, le roevu, qui lui rend un service
continuel. Tout le monde sait que cet arbre
donne une espèce de fruit ou de silique qui
s’ouvre en deux parties, et laisse échapper
une soixantaine dé graines, dont la pellicule
est graisseuse et rougeâtre. Le Caraïbe qui va
toujours nu, ne manque jamais de s’en frotter
tous les matins, depuis les pieds jusqü’à
la tête ; il se préserve, au moyen de cette
onction, des atteintes du soleil et de la piqûre
des mousquittes, et intercepte la transpiration
trop abondante entre les tropiques.
! Lorsqu’une Hottentoté touche aü moment
d’accoucher, c’est une vieille femme de la
horde qui vient lui prêter un ministère officieux;
ces couches sont toujours heureuses;
on ne connoit point chez les sauvages l ’opération
cesarieilne et de la symphyse ; on ne
consulte point, on n’agite jamais la question
de savoir s’il faut sauver l’enfant aux dépens
des jours de la mère; et si, par un exemple
extrêmement rare, on ne pouvoit accorder