donnent tout autant de lait que les vaches.
Elles mettent bas deux fois p a r a n , comme
les brebis ; celles-ci font presque toujours
deux petits à-la-fois et les chèvres tro is ,
assez souvent quatre. _
Les Hottentots ne connoissent point le
cochon ; les colons européens même dédaignent
de l’élever. J’en ai v u cependant dans
quelques cantons particuliers ; on les laisse
multiplier et v iv re en liberté : pour les
prendre, il faut les poursuivre et les tirer a
coups de fusil.
On n’estime point la volaille chez les Hot*
tentots ; ils nepourroient pas même en élev
e r quand ils le voudroient, puisque, ne
semant rien, ils ne recueillent aucune espèce
de graine.
Les racines dont ils font plus particulièrement
usage ; se réduisent a un tres-petit
nombre ; jamais ils ne les font cuire , ils les
trouvent bonnes mangées crues, et l’épreuve
m’a convaincu qu’ils n’ont pas tort.
Celle à laquelle je donnois la préférence ,
connue sous le nom hottentot kcwisro , est
de la forme d’un radis, grosse comme un
melon, et d’une saveur agréable et douce,
merveilleuse sur-tout pour étancher la soif.
E N A F R I Q U E . " §3
Quelle admirable précaution de la nature
dans un pays brûlant, où l ’on périroit à
chaque pas, et qui n’offre point dans de
certaines saisons une seule source où l ’on
puisse espérer de se désaltérer ! Quoiqu’assez
commune, cette racine ne se trouve pas
facilement, parce que, dans le temps de sa
maturité parfaite, ses feuilles flétries et fanées
se détachent, et que pour se la procurer
il faut presque l’avoir remarquée
d’avance. Mais avec un peu d’habitude du
pays, on apprend à connoître les places où
elle croît de préférence.
Lorsque brûlé par la chaleur et les fatigues
du jour, la bouche et le gosier desséchés
, couvert de sueur, de poussière, haletant,
prive d ombre et n’en pouvant plus
je soupirois après la plus infecte des mares*
et bornois là tous mes voeux ; lorsque mes
vaines recherches et l ’opiniâtre aridité du
sol m’avoient enfin ôté toute espérance
combien je me felicitois alors d’une précaution
que plus d’un élégant Midas, sur des
récits publiés sans mon aveu, a tournée en
ridicule, aussi bien que mon co q , parce
qu’entr’autres balourdises , par exemple ,
trouvant toujours de l ’eau à la Seine, il cou