communication avec les blancs et les autres
Hottentots, et v iv re au contraire en horde
et tout-à'fait isolés ; que d’ailleurs la position
précise de leurs kraals ne leur étoit point
connue, mais qu’en tout cas il étoit plus
simple et plus facile, pour la sûreté commune
, de déloger et d’aller s’établir ailleurs.
Haabas embrassa ce projet avec d’autant plus
d’empressement, qu’il ne s’en fioit point, disoit
il , aux belles paroles des Caffres, puisqu’il
n’y avoit pas long-temps qu’ils l’avoient
forcé d’en venir aux mains avec eux; qu’il
étoit prudent de prendre ses précautions
et d’écarter un pareil malheur. I l eut assez
de confiance en moi pour me demander des
avis sur le nouvel établissement qu’il alloit
former, et la résolution fut prise de gagner
au plutôt les montagnes de l ’ouest, et de
s’éloigner tout-à-fait des terres de la Caffre-
rie qui s’étendent au nord-est.
Les *bords du Sondag étoient ci-devant les
limites des Caffr es, qui avoient leurs habitations
principales sur le Bruyntjes-Hoogte :
on en découvre encore de foibles vestiges.
Les ordres exprès et l ’intention du gouver--
nemerit, qui vouloit v iv re en paix avec ces
sauvages, étoient que ces limites fussent
toujours sacrées; mais le colon, qui n’a ni
la sagesse ni les vues d’une administration
politique, trouvant les terres de ces voisins
impuissans supérieures aux siennes , est
parvenu avec le temps à s’en emparer, et a
reculé impunément ces peuples au-delà du
Groote-Vish. Les ordres des gouverneurs,
de plus en plus mépriséâ, sont demeurés
sans effet, et l’extrême éloignement a rendu
ces abus tolérables, et de jour en jour plus
fréquens.
J’étois incognito chez Haabas, et plusieurs
motifs m’engageoient à n’y point séjourner;
je voulois savoir de lui s’il ne pourrait point
décider plusieurs de ses gens à se réunir aux
trois qui s’étoient offerts de bonne grâce lors
de mon premier voyage; un seul balança,
et finit par un refus. Pour ne rien arracher
de force, et ne <fonner à ces bonnes gens
aucun sujet de plainte, j ’assignai le rendez-
vous dans mon camp aux trois hommes de
bonne volonté qui s’étoient engagés à me
suivre, et je leur donnai quatre jours; par
ce moyen, ils avoient plus de temps qu’il
n’en falloit pour mettre ordre à .leurs affaires
, et se préparer des armes.
Jç ne pou vois Emmener mes chariots