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rentré sous la domination des Hollandais,
ni mes menaces de punir moi-même d’aussi
lâches déserteurs, n’étoient point capables
de leur en imposer,
Ce changement me parpissoit toujours
nouveau ; je ne pou vois m’accoutumer à
tant d’obstination, de résistance et d’oubli
de tous leurs devoirs. Je les avois déjà trouvés
, il est v r a i, récalcitrans et difficiles,
avant d’arriver au Bruyntjes-Hoogte, lorsque
je m’étois vu cruellement délaissé par
la horde qui avoit voyagé avee*moi, et le
détachement qui m’avoit joint pendant la
nuit. Mais que ces circonstances étoient ici
différentes ! nous n’avions ni les assurances
ni la parole des Caffres ; nous n’en avions
jamais rencontré : leurs moeurs, leur caractère
et leur façon de v iv re ne nous étoient
point connus ; le préjugé, qui redouble par
l'absence du péril, nous les avoit toujours
présentés comme des peuplades féroces et
sanguinaires. La proposition de gagner leur
pays jusqu’à la m e r , pouvoit raisonnablement
alors effrayer des hommes qui manquent
d’énergie et d’intrépidité ; mais à présent
je ne pou vois plus voir que de l’entêtement
et de la désobéissance dans leur refus,
et je ne sais quel esprit d’insubordination
que leur souffloient sans doute le dégoût, la
fatigue et l ’ennui d’un si long voyage. D ’autres
causes aussi pou voient y contribuer,
que je ne soupçonnois pas alors et que je
découvris trop tard.
Cependant bien déterminé à suivre mon
plan, et ne voulant pas que des gens qui
jusqu’alors n’avoient jamais osé sourciller
devant moi, pussent se flatter d’avoir mis
des obstacles à mes volontés, et de dicter à
leur chef comme des loix de la prudence,
ce qui n’étoit que les précautions de leur
crainte et de leur pusillanimité, je tonrmen-
tois, si je puis parler ainsi, de plus en plus
mon imagination , et faisois mille efforts
pour qu’elle me suggérât les moyens de
tirer parti du mauvais pas dans lequel je
me trouvois embarqué.
Je comptois sur Klaas comme sur moi-
même ; j ’étois sûr pareillement du vieux
Swanepoel, du chasseur Jean qui me sui-
voit depuis le Soet- Melh-Yalley, et m’avoit
tué le premier tzeiran. Fit et Adam .étoient
encore deux hommes de bonne volonté ; le
cousin de Narina, et deux de ses camarades
m’avoient offert leurs services; mais ces