qu’à Surinam, très-peü loin de la ligrtë, ori
tenait pour une vache merveilleuse celle qui
fournissoit une ou deux chopines par jour*
Ce qui ajoute encore à mon assertion $ c’est
qu’au Cap même, dans la saison des pluies
où l’atmosphère est plus rafraîchie, on en
obtient davantage , et le contraire a lieu
quand'les chaleurs se rapprochent ; c’est
alors aussi que commence la saison la plus
dangereuse pour ces animaux, et qu’ils sont
sujets à quatre maladies meurtrières , qui
font dans leurs troupeaux cîe cruels dégâts,
La première, nommée au Cap lam-sikte ,
est une véritable paralysie qui survient tout
d’un coup ; et quoique gros et gras, et dans
l ’apparence de la meilleure santé, ces animaux
sont contraints de rester couchés, et
périssent ordinairement en quinze jours :
aussi-tôt que la maladie se déclare, on dépayse
ceux qui sont encore surpied-comme
il n’est point de remède à ce fléau , on se
hâte de tuer tout ce qu’il attaque, d’autant
plus volontiers que les colons n’éprouvent
nulle répugnance à manger ces viandes mal
saines : ils ne font pas sur-tout difficulté d’en
nourrir leurs esclaves et les Hottentots, encore
moins délicats.
Une autre maladie, le tong-sikte, est un
gonflement prodigieux de la langue qui remplit
alors toute la capacité de la bouche et du
gosier : l ’animal est à tout moment sur le
point d’étouffer. Ce mal est plus terrible que
l ’autre par ses suites : il a cependant son
remède ; mais on le connoîtsi peu , ou bien
on l ’administre si mal, qu’il n’opère aucun
bon succès : c est encore le cas de tuer ceux
du sort desquels on désespère, afin du moins
d’en conserver et la viande et les peaux.
Le Mauw-sikte attaque le pied du boeuf
> le prodigieusement enfler, et produit
‘ souvent la suppuration j le sabot se détache
et ne tient presque plus au pied. Lorsque
1 animal marche et qu’on le voit par-derrière
, on croiroit qu’il porte des pantoufles ;
on imagine bien qu’on se garde dans un
pareil état de le déplacer ; on Je laisse se
reposer tant que le mal dure ; c’est une incommodité
peu dangereuse, et qüi finit ordinairement
dans la quinzaine.
I l n’en est pas ainsi du spong-sikte parmi
les bêtes à cornes ; fléau terrible et très-
alarmant, même pour les troupeaux des hordes
: cette peste n’épargne r ien , et cause de
prompts ravages ; heureux celui qui ne perd