ou trois pouces pour contenir le fèü et mettre
la cabaiïe a l ’abri de ses atteintes. Dans
le.tour extérieur, et à cinq on six ponces
de la cabane, on creuse un petit canal profond
d un demi-pied, .et qui porte autant de
largeui ; ce canal est destilîé à recevoir lès
eaux : cette précaution éloigne-toute espèce
d humidité. J’ai visité et parcouru dans dif-
férens Cantons plus de sept à huit cents
huttes, jamais je n’en ai vu une seule qui
fût quarrée, comme on l ’a dit : d’ailleurs
je crois qu’il importe peu au lecteur dé
savoir si ces sauvages sont logés quarrément
ou rondement; mais c’est une remarque qui
m’a prouvé que cette manière de vouloiï
tout dire, décèle tôt ou tard le voyageai
qui n’a pas tout vu. Au reste, le lecteur
peut voir dans la planche ou j ’ai donné un
de mes càrnpemens dâns une horde détruite
de Caffies, la différence qui existe réellement
entreune hutte calfre et une huttohottentote.
Les terres de la Caffrerie étant, soit par
elles-mêmes, soit par leurs positions, soit
aussi par la quantité de ruisseaux et de rivières
qui les rafraîchissent, beaucoup pins
fertiles que celles des Hottentots, il s’ensuit
nécessairement que les Caffres , qui d’ailleurs
s’entendent à la culture , sont aussi
bien moins nomades et généralement plus
sédentaires que les Hottentots, et c’est ce qui
arrive quand 011 ne va point troubler leur
repos; le terrein qui les a v u naître les voit
mourir, à moins qu’ils ne soient assaillis ,
je ne dis pas seulement par de barbares persécuteurs
, avides de leur sang, mais par
quelques-uns de ces fléaux destructeurs,
qui n’épargnent pas plus les hommes que
les animaux, et qui dans un moment couvrent
de deuil d’immenses pays. Un logement
agréable et solide, placé près d’un
ruisseau, au milieu du champ défriché qu’on
a reçu de ses pères, n’en est-ce pas assez
pour enrichir l ’idiome caffre du doux nom
de patrie, que ne connoîtra jamais l’errante
insouciance du Hottelitot ?
J’ai cependant fait une remarque qui,
pour être étrange, n’éii est pas moins certaine
et générale ; malgré les forêts et lès bois superbes
qui couvrent la Caffrerie, malgré ces
pâturages magnifiques qui s’élèvent de façon
à dérober aux yeux les troupeaux épars
dans les champs, malgré les rivières, dont
ils nomment les principales : Magoiirhaani,
Beegha-Khoum et Rhiss-Koomatt, et mal