
des vieilles pour les redire, et des enfans
pour les entendre.
I l semble qu’on ait pris à tâche de vilipender
et de décrier la nation sauvage, de
tout le globe connu la pins tranquille et la
plus patiente, tandis que, pénétrés d’estime
et de respect pour les peuples les plus orientaux,
les Chinois, par exemple, ont glissé
légèrement sur l’usage constant où sont les«
mères à Pékin, d’exposer pendant la nuit;
au milieu des rues les enfans dont elles!
veulent se défaire, afin qu’à la pointe dir
jour les voitures et les bêtes de somme leJ
écrasent en passant, ou que les cochons les!
dévorent.
Des voyageurs en Asie nous apprennent
que les grands seigneurs du Thibet vont en !
pèlerinage à Putoia,’ lieu de la résidence duj
lama, qu’ils se procurent des excrémens de|
ce souverain grand-prêtre, qu’ils les portent
à leurs cous en amulettes, et qu’ils en sèment
sur leurs alimens.
Cette cérémonie nauséabonde a-t-elle rien1
de moins révoltant que celle faussement
attribuée aux Hottentots dans la célébration
de leurs mariages? on suppose à des maîtres!
de cérémonie qu’ils n’ont pas, ou bien à des!
prêtres qu’ils connaissent encore moins, la
puissance surnaturelle d’immerger par les
canaux uretères, deux futurs époux q u i,
prosternés aux pieds de l’arrosoir, reçoivent
dévotement la liqueur, et s’en frottent avec
soin tout le corps , sans en perdre une goutte.
L ’auteur que j’ai cité plus h aut, incline fo rtement
à croire ces rapsodies sur le simple
rapport des colons, lorsqu’il dit que ces
bruits populaires, concernant les rites matrimoniaux
, ne sont pas dénués de fondement,
mais que cette coutume ne se pratique
plus que dans l’intérieur des kraaîs, et
jamais en présence des colons.
Kolbe a parlé de cette cérémonie avec de
grands détails ; il l’a même exposée aux y eu x
de ses lecteurs dans une gravure, afin de lui
donner une sorte d’authenticité. D’autres
ignorans ont copié K olbe , et jusqu’à la traduction
française de M. Sparmann , à laquelle
on s’est permis d’ajouter pour compléter
le dernier volume, je ne sais quel
extrait d’un nouveau système géographique 3
je ne commis point de voyage sur l ’A frique,
qui ne soit entaché des absurdes rêveries de
ce Kolbe. Ce plagiat qui déshonore l’ouvrage
dun savant estimable , lie mérite aucune