
part, et à laquelle je donnai le nom de Montagne
du R etour, parce que c’est de sa position
que je pris mon point de départ, en
quittant le pays des Caffres. Sa yue excita
parmi nous des cris de joie ; nous allions retrouver
nos foyers, notre camp, nos troupeaux
, toutes nos richesses et tout notre
monde* Nous forçâmes la marche 3 et le soir,
un peu tard à la v é r ité , sans qu’011 nous eût
découverts, nous arrivâmes au camp % tout
étoit plongé dans le plus grand calme. Je ne
pus jouir de l ’étonnement délicieux de cette
arrivée précipitée , le vacarme affreux des
chiens donna sur-le-champ l ’éveil 3 on accourut
à nous ; on reconnut nos vo ix 3 jusqu’aux
bêtes les plus insensibles, tout sem-
bloit prendre part à la joie commune : nous
ne pouvions sur-tout nous débarrasser des
chiens qui nous etourdissoient de leurs sauts
et de leurs aboiemens précipités. Mais un
autre spectacle ne me parut pas moins intéressant
3 ma famille s’étoit considérablement
accrue 5 à mon départ, un petit détachement
de la colonie de ces bons Gonaquois avoit
quitté la horde, et étoitvenu s’établir à l’endroit
même que j ’avois assigné aux Caffres 3
ils y avoient construit plusieurs huttes nou-
! velles : onm’apprit, et je vis assez par l’ordre
admirable qui régnoit dans le camp , que
[ tout avoit été tranquille pendant mon ab-
; sence 3 on s’étoit entretenu de nous tous les
Isoirs : Swanepoël me rendit, de .chacun en
particulier, les meilleurs ténioignages. Après
lia première quinzaine écoulée sans apprendre
de mes nouvelles, il n’avoit p u , me
dit-il, se défendre d’un peu de terreur 5 il
fcraignoitde ne me plus revoir qu’au Cap,
persuadé qu’à moins que je ne rencontrasse
des obstacles invincibles , je percerois toujours
en avant, tant que les munitions ne
me manqueroient pas.
J’avouerai bonnement que, p rivé pendant
près d’un mois de l’aisance et dès douceurs
de mon camp, j’étois enchanté de m’y voir
de retour. Quelle satisfaction ne ressentois-je
pas au-dedans, de tout l’attachement et de la
fidélité de eesHottentots si timides et s ifoi-
bles, que je n’âvois pas craint d’abandonner
à eux-mêmes ? I l étoit temps de leur prouver
ma reconnoissance3J ’annonçai à haute
voix qu’il étoit samedi : cette déclaration,
qui courut bientôt de bouche en bouche
jusqu’aux G onaquois mêmes, mit le comble
à l’effervescence qui les agitoit. Cette c ir -