
voit en Amérique : ces filets sont innombrables
, ils ne portent point fie feuilles ; les
naturels de ce pays les nomment bavians-
tou w ( cordes du bavian ), parce que les singes
s’en servent pour grimper au Sommet
des arbres et arriver au fruit de la lianiie,
qui ne croit qu’aux extrémités de la plante,
à la naissance des filets ; ce fru it, de la grosseur
de la cerise et d’un rouge cramoisi, dont
les oiseaux, notamment les touracos, sont
très-friands, renferme dans sa pulpe quelques
semences rondes et plates. Je parle ici
de l ’espèce particulière de la lianne, à laquelle
les colons d’Auteniquois ont donné
le nom de raisin sauvage, à cause de la ressemblance
de sa feuille avec celle de la vigne
; ces cordes naturelles peuvent aisément
soutenir un homme, si la branche de laquelle
elles descendent est assez forte : cette
cerise est très-bonne et propre à donner de
l’eau-de-vie ; en confiture elle vaut mieux
encore; j ’ai souvent imité les bavians et
grimpé par les cordes aux sommets des arbres
pour en cueillir les fruits, quelquefois
pour y chercher des insectes.
A u surplus, ces bois étoient peuplés de
deux espèces de gazelles peu farouches ? le
|)oS-boek que je connoissois d’ailleurs, et
celle nommée par les Hottehtots noumetjes}
je n’avois fait qu’appercevoir ceile-ci dans
ie pays d’Auténiquois; elle n’est pas ra re ,
mais il est difficilè de l’approcher assez pour
la tirer; elle ne se montre point non plus
; en plaine, et se tient au contraire cachée
dans les taillis et la plus profonde épaisseur
des forêts; elle porte tout au pÎus douze à
quinze pouces de hauteur. Le mâle a des cornes
droites, lisses et saillantes d’un travers
de main; ce petit animal est d’une couleur
1 gris-de-souris; il prend une teinte roussâtre
sur l ’épine du dos ; le ventre et l’intérieur des
jambes sont blancs ; il suffit de vo ir ré lé -
gance de sa forme pour juger de sa légèreté;
il se livre à des bonds qui surprennent, il sè
blotit comme un lièvre : lorsqu’on a pu l ’approcher
et qu’on en est apperçu, ilp a r ta v ç c
la rapidité de l’éclair, et, s’arrêtant à quelque
distance, il examine le chasseur; c’est le seul
moment de le tirer : encore faut-il le saisir ;
car Ce n’est qu’un moment. Son cri , que.jë
devrois nommer son ramage, est fort long
et tres-aigu ; j ’essaierois vainement de le
rendre. Il commence par un sifflement coupé
de sons pareils à ceux d’un tambour de bâs-
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