entière qui les réprouve, et ne balance pas ,
pour ces erreurs seulement, a ranger auprès
de Kolbe un livre u tile , à plus d’un titre , si
l ’auteur avoit suie réduire aux matières qui
lui étoient plus familières.
Je rends hommage à la vérité, quand je la
trouve dans le docteur Sparmann, et rejette
sur son observateur les mensonges qui me
révoltent. «Mais, quand l’un ou l ’autre m’as-
» sure qu’il n’a jamais vu les sauvages s es-
» suyer, nettoyer leur peau ; q u e , pour se
» détacher les mains, ils les frottent avec de
» la bouze de vache j qu’ils s’en frottent aussi
» les bras jusqu’aux épaules 5 que cette onc-
» tion, qui n’est pas nécessaire, est de pur
» ornement 5 qu’ainsi la poussière et les or~
» dures, se mêlant à leur onguent de suie
» et à la sueur de leurs corps j s’attachent
» à leur peau, la corrodent continuelle-
» ment, Sec. » et que M. Sparmann vient
ensuite confesser qu’il n’a jamais v u ces
sauvages s’essuyer j nettoyer leur peau, je
trouve cette façon de raisonner fort légère,
et cette lo gique très-inexacte 5 car, si j ’attestais
à mon tour que je n’ai jamais remarqué
que la bouze de vache fût un pur ornement
pour le Hottentot, que je n’ai point
E N A F R I Q U E . i3 j
vu leur peau se corroder par la" sueur, les
ongnens et les ordures, cette assertion négative
ne perstraderoii personne, et n’éclair-
ciroit pas la question.
On ne conteste point à ces Sauvages une
qualité qu’ils possèdent tous sans exception,
hommes, femmes, enfans § lorsqu’ils habitent
sur le bord dès rivières : c’ést d’être les
nageurs et les plongeurs les plus adroits
qit W cottnoisse. Que doit-on conclure de
ce que j ’ai rapporté dés femmes que je surpris
nageant et plongeant comme des poissons,
sinon que cet Usage qu’ils observent
plusieurs fois dans lë jo u r , les conduit nécessairement
à un genre de propreté qui
laisse peu de pouvoir aux onguens, ainsi
qu’à la poussière, de corroder et de gâter la
peau? ; ■
Les soins et l’exactitude assidus des Gona-
quois pour leur toilette, prouvent assez
qu’ils aiment la propreté5 tout ce qu’on peut
dire, c’ést qu’elle est mal-entendue5 encore,
pour aller jusqnes-là, seroit-il nécessaire
d’expliquer s’ils ne sont pas contraints k se
boughouer ainsi , soit par 1a température
du climat § soit par le défaut des ressources
que la nature ne leur a point indiquées ;
a