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Quiconque jugeroit de la fore« et de la
grosseur de cet animal, d’après ces dimensions
données, se tromperoit étrangement •
on peut presque dire qu’il n’a qu’un cou et
des jambes. Effectivement l’oeil habitué aux
formes replètes et alongées des quadrupèdes
de l ’Europe, ne voit point de proportion
entre une hauteur de seize pieds et une lon-
güeur de sept, prise depuis la queue jusqu’à
la poitrine j une autre difformité, si cependant
c’en est une , fait contraster éntr’elles
là partie antérieur© et la postérieurè : la première
est d’une épaisseur considérable vers
les épaules j màis,l ’arrière-train est si grêle,
si peu fourni, que l ’un et l ’autre ne pa-
roissent point faits pour aller ensemble.
Ues Naturalistes ét les Voÿagéurs, en parlant
d e là girafe, s’accordent tous pour ne
donner aux jambes de derrière que moitié
de là longueur de celles de devant ; mais, de
bonne-foi j ont-ils Vu l ’animal? ou, s’ils
l’ont vu, l ’ont-ils attentivement considéré?
Un auteur italien, qui certes ne l ’avoit
jamais v u , l ’a fait graver à Venise dans un
ouvrage intitulé : Descrizioni degli S m in
ali, 1771. Cette figure est exactement calquée
sur tout ce qui en a été publié ; mais