quen fut la cause, ses . camarades n’eussent
pas manqué de l’attribuer à la mort du
premier, de ces merles| cette croyance, fondée,
sur <jes faits que j ’eusse été moi-même
en état d’attester, auroit pu consacrer, an
sein des déserta d’Afrique, le premier miracle
d’une religion naissante. J’ai décrit cette
espece dans mon Histoiredes Oiseaux d’Afrique
, sous. Je nom de reclameur. Voyez les j
planches coloriées, n°. 10.4.
Je rencontrai par-tout dans la forêt une
çspece de singes, cercopithèques à face noire,
majsje ne pouvois jamais les atteindre.. Sautant
d’un arbre à l ’autre, comme pour me
«arguer, un clin-d’oeil yoyoit tour-à-tour
paroitre et disparoîfre ces. cercopithèques
turbulens : je me fatiguois vainement à leur
poursuite; cependant, un matin que je rô-
dois aux environs de mon camp, j ’en ap-
perçus une trentaine assis spr les branches
d un arbre, etprésentantleurs ventres blancs
aux premiers rayons du soleil. Celui qu’ils
avprent choisi étoit assez isolé pour que
1 ombre, des. autres ne les gênât pas • ie
gagnai, par le taillis, l ’endroit qui en appro~
ç oit le. plus, sans. être, découvert; ef de-là
prenant ma course, j ’arrivai a leur- arbre
avant qu’ils eussent le temps d’en descendre;
j’étois certain qu’aucun d’eux ne s’étoit
échappé; malgré cela, je n’en pus apperce-
voir un seul, quoique je tournasse de tous
côtés et mes regards et mes pas, et que je
fisse le plus sévère examen de l’arbre où
je savois qu’ils étoient cachés. Je pris le parti
de m’asseoir à quelque distance du pied, et
de guetter de l’oeil jusqu’à ce que j’apper-
çusse quelque mouvement ; je fus payé de
ma constance : après un assez long espace
de temps, je vis enfin une tête qui s’alon-
geoit pour découvrir apparemment ce que
j ’étois devenu : je l’ajustai; l’animal tomba ;
je m’étois attendu que le bruit du coup alloit
faire déguerpir toute la troupe ; ç’est ce qui
n’arriva cependant pas , ' et pendant plus
d’une demi-heure encore que je gardai mon
poste, rien ne remua, rien ne parut. Lassé
de ce manège fatigant, je tirai au hasard plusieurs
coups dans les branches de l ’arbre ,
et j’eus le plaisir d’en voir tomber deux autres
; un troisième, qui n’étoit que blessé,
s’accrocha par la queue à une petite branche
; un nouveau coup le fit arriver à son
tour; content de'ce que je m’étois procuré,
je ramassai mes quatre singes , et je marchai
S