
cornis à manteau bleu possède un ramage fort agréable. Gomme
ce dernier, du reste, le Chæmarromis leucocephala est d’un
naturel querelleur et ne supporte aucun oiseau de son espèce
dans son voisinage. On le voit souvent agiter gracieusement sa
queue en l’élevant et l’abaissant alternativement, mais sans lui
imprimer, comme les Rouges-Queues, un mouvement de trépidation.
C’est avec raison, d’après nous, que cette espèce a été,
comme la précédente, séparée du genre Ruticilla dont elle n’a
ni les moeurs ni la coloration.
264. — C O P S Y C H U S S A U L A R IS
Lanius bengalensis Niger, Briss. (1760), Ornith., II, 184 e t Suppl. 41, n ° 19. —
Gracula saülaris, L. (1766), S. N., I, 165. — Dahila docilis, Hodgs., As. Res., XIX,
189. — Copsychus SAULARIS, Bp. (1850),, Consp. Av., I, 267. — Jerd*ll863), B. of
Ind., Il, 114. — Swinli. (1871), P. Z. S., 359.
Dimensions. Long, totale, 0m,23; queue, 0m,10, arrondie; aile, O“ ,« ;
tarse, 0m,03 ; bec, 0m,Q17 à partir du front ; hauteur du bec, 0m,006.
Couleurs. Iris brun ; bec noir ; pattes brunes.®- Tête et corps d’un noir
métallique à reflets bleus, avec les couvertures des ailes, le bord externe des
rémiges tertiaires, les plumes du milieu du ventre et les quatre rectrices
externes de chaque côté d’un blanc pur, les- plumes des flancs et les sous-
caudales d’un gris fuligineux. — Chez la-femelle, le dessus de la tête et le
dos sont d’un gris ardoisé foncé, la gorge et la poitrine d’un gris cendré.
Le Copsychus saularis, qui est abondamment répandu dans
l’Inde méridionale et occidentale, se trouve aussi communément
dans le sud de la Chine, jusqu’au bassin du Yangtzé inclusivement.
J ’ai pris plusieurs oiseaux de cette espèce à Kioukiang,
et j ’en ai rencontré fréquemment dans le Setchuan. Ils vivent
dans le voisinage des habitations et se nourrissent principalement
des larves de diptères qui se développent dans le fumier ;
leur familiarité est si grande qu’ils pénètrent parfois dans l’intérieur
des maisons. Ils se posent plutôt sur le faîte d’un toit ou
à l’extrémité d’une perche que sur les branches des arbres, et
font entendre, dès le point du jour, un chant assez agréable,
composé de quelques notes sifflantes. De temps en temps ils
font mouvoir verticalement leur queue, l’abaissant par une série
de saccades en l’élargissant graduellement, puis la relevant brusquement
d’un seul coup pour recommencer bientôt après le
même manège. C’est surtout en présence d’un rival ou devant
leur femelle que les mâles exécutent ces mouvements singuliers.
Ils sont du reste d’un naturel fort querelleur; aussi les
Chinois les élèvent-ils fréquemment comme oiseaux de combat.
Le genre Copsychus est représenté aux Philippines par
une espèce (Copsychus mindanensis) qui ne diffère de celle-ci que
par la coloration des couvertures inférieures de ses ailes, ses
plumes étant noires au lieu d’être blanches comme dans le
Copsychus saularis.
265. — K I T T A C I N C L A MAC RUR A
Gobe-mouches a longue queue de Gingi, Sonn. (1776), Voy. aux Indes et en Chine,
II, 196. — Turdus macrourus, Gm. (1788), S. N., I, 820, n° 67. — Lev. (1796-1806),
Ois. d'Afr., pi. 114. — Kittacincla macroura, Gould (1836), P. Z. S., 7. — Blyth,
(1849), Cat. B. Mus, As. Soc. of Beng., 165, n° 968. 3 Jérd. (1863), B. of Ind., II,
116. — Kittacincla macrura, var. minor, Swinh. (1870), Ibis,SU, et (1871), P. Z. S., 350.
Dimensions. Long, totale, 0m,30 ; queue, 0m,20, très-étagée ; aile,
0m,09 ; tarse, 0m,025 ; bec, 0m,017 à partir du front.
Couleurs. Iris brun ; bec noir ; pattes grises. -L- Tête, cou et dos d’un
noir métallique ; croupion blanc ; rémiges d’un noir mat ; poitrine, ventre et
sous-caudales roux ; rectrices latérales ornées d’une grande tache blanche à
l’extrémité. B La femelle a des couleurs moins vives que le mâle.
Cette espèce, si remarquable par le développement de sa
queue, est répandue dans toute l’Inde, à Ceylan, dans la presqu’île
de Malacca, dans la Birmanie et la Cochinchine, à Java,
à Sumatra, partout où il y a des bois et des jungles, et se
trouve aussi dans l’île de Haïnan : sur ce dernier point, d’après
M. Swinhoe, elle serait représentée par une race de plus petite
taille ; mais comme les différences de dimensions constatées sur
les individus de Haïnan portent principalement sur les pennes
de la queue, il nous semble probable qu’elles sont produites
simplement par des influences de saison, et qu’elles ne doivent
pas motiver l’établissement d’une variété locale. Le Kittacincla
macrura, qui est un chanteur fort remarquable, imite avec la
plus grande facilité la voix de tous les oiseaux qu’il entend ; il
se nourrit d’insectes et principalement de sauterelles.