
tion constitue la partie essentielle de cet ouvrage, son collaborateur
s’étant occupé des recherches bibliographiques, de 1 examen
de quelques types conservés dans les galeries du Musée de Paris
et de'leur comparaison avec les oiseaux de 1 Inde et de la Cochin-
chine. Il est presque inutile d’ajouter que 1 ensemble de ce catalogue
ayant été revu en commun, nous acceptons solidairement
la responsabilité des erreurs qui doivent s y être introduites. Les
planches, au nombre de 124, ont été dessinées et lithographiées
par M. Arnoul et représentent non-seulement la plupart des
espèces récemment découvertes, mais encore quelques types
caractéristiques de la faune chinoise.
Avant les recherches si fructueuses de M. R. Swinhoe, les
connaissances des naturalistes européens relatives aux animaux
de la Chine se réduisaient à bien peu de chose. Les observations
faites par l’un de nous, depuis 1862 jusqu’en 1874, dans
une grande partie de la Chine occidentale et centrale, servent,,
pour ainsi dire, de complément à celles que l’ornithologiste anglais
a poursuivies depuis 1858 jusqu’en 1873 dans les îles' de Haman
et de Formose et-sur les côtes orientales de l’Empire. Enfin les?
explorations du lieutenant-colonel russe Przewalski sur les frontières
occidentales de la Chine sont venues ajouter un appoint,
important à nos connaissances sur la zoologie dé 1 extrême
Orient. Aussi connaît-on maintenant 807 espèces qui habitent le
Céleste-Empire ou qui le visitent d’une manière plus ou moins-,
régulière. Il est probable même que ce nombre s’accroîtra encore-
quand on aura mieux exploré les provinces du Sud-Ouest,, qui
n’ont guère été visitées jusqu’ici par ,les, naturalistes, bien que
MM. Anderson et. Godwin-Austen s’en soient approchés par la
Birmanie.
Le chiffre total des oiseaux de l’Europe s’élève à. 658,. en
comprenant dans ce nombre environ 180 espèces dont 1 appari-
;ftion dans nos contrées est ou exceptionnelle ou même contestable.
De ces 658 espèces, 158 se retrouvent dans l’empire chinois,
et, comme o(n pouvait s’y attendre, ce sont les groupes des
oiseaux de proie diurnes et des oiseaux aquatiques qui offrent
le plus de formes communes aux deux extrémités, orientale et
occidentale, de l’Ancien-Monde ; tandis que les Gallinacés et les
Insectivores sont précisément dans le cas contraire 1. L’Amé-r
rique ne fournit à la faune chinoise que quelques espèces voyageuses
qui s’égarent aussi pour la plupart jusque dans l’Europe
occidentale ; mais l’Océanie, l’Indo-Malaisie, l’Inde proprement
dite et l’Asie paléarctique lui donnent un contingent considérable
d’oiseaux de passage. Déduction faite de ces formes étrangères,
la faune indigène, autochtone, de la Chine se compose
encore de 249 espèces, sur lesquelles 58 (c’est-à-dire le quart
environ) sont cantonnées dans le Kan-sou, le Kokonoor, la principauté
de Moupin, en un mot dans ce qu’on peut appeler la
■Chine tibétaine. A cette catégorie d’espèces tibéto-chinoises
appartiennent quelques-uns des types les plus caractéristiques
que nous ayons eu l’occasion d’étudier, tels que : Syrnium Davidi,
■Siphia Hodgsoni, Yuhina diademata, Babax lanceolatus, Cin-
idosoma lunulatum, C. maximum, G. Arthemisiæ, Cholornis parar
doxa, Silthora conspicillata, Moupinia poecilotis, Fulvetta striati-
collis, Spelæornis troglodytoïdes, Oreopneuste acanthizoïdes,
O. affinis, Machlolophus rex, Proparus Swinhoei, Ithdginis
Geoffroyi, Lophophorus Lhuysii, Tetraophasis obscurus, Cros-
soptilon tibetanum, etc., etc.
Le tableau ci-joint permettra du reste d’embrasser d’un coup
d’oeil la distribution géographique des familles d’oiseaux comprises
dans notre Catalogue :
1. Ce résultat avait déjà été constaté,, avec quelques détails à l’appui, par
.M* A. David à la fin dq son Troisième Voyage en Chinp, vol. II, p. 336.