
dentale; je n’ai jamais rencontré que deux individus de cette
espèce, que j’ai remis au Muséum d’histoire naturelle. Par ses
moeurs, ce petit oiseau se rapproche des troglodytes, mais il
sort moins souvent que ces derniers des endroits sombres, pour
lesquels il semble avoir une sorte de prédilection, et il ne vole
presque jamais. Il cherche les insectes qui constituent sa nourriture
sur le sol, entre les racines, sous les pierres ou sous les
troncs d’arbres pourris. Je ne lui ai jamais vu émettre le moindre
son; peut-être cependant était-ce lui qui au printemps, à
Moupin, poussait sans relâche ces cris monotones qui nous
agaçaient les nerfs et qui ressemblaient au bruit d’une lime rongeant
les dents d’une scie.
spelæornis nov. gen.
Hodgson, en créant le genre Pnoëpyga, lui a assigné, entre autres
caractères essentiels, «une queue rudimentaire, composée de six pennes
seulement » ; or les deux espèces suivantes ont une queue bien développée,
et composée de dix pennes ; de plus, elles diffèrent des Pnoëpyga
précédemment connus par un bec plus gros et plus court et
par des tarses relativement moins allongés ; il nous paraît donc nécessaire
de former pour elles un genre nouveau, dont le nom tiré du
grec (ffxijAaiov, antre, et fyvtç, oiseau) rappellera le genre de vie de ces
petits oiseaux.
332. — SPELÆORNIS TROGLODÏTOIDES (PI.j 16).
Pnoëpyga tkoglodytoïdes, J. Verr.(1870),N. Arch. du Mus., Bull. VI, 34.—(1871),
ibid., VII, 30. — (1873), iàid., IX, p l. 4.
D im e n s io n s .Long, totale,0“ ,H et0m,12S(9); queue,0m,06,étagée,les
pennes médianes dépassant les latérales de 0“ ,02 ; aile ouverte, 0m,06 ; fermée,
0m,045 ; tarse, 0m,02; doigt postérieur, 0m,01S, l’ongle seul mesurant
0m,007 ; bec, 0m,007 depuis le rictus.
Couleurs. Iris brun roussâtre ; bec brunâtre sur la mandibule supérieure
et à la pointe, blanchâtre sur la base de la mandibule inférieure ;
pattes et ongles d’un gris jaunâtre. — Dessus de la tête et du cou d’un brun
cendré, rayé transversalement de noir et de blanc ; dos et croupion d un
roux olivâtre, avec des taches jaunes et noires à l’extrémité de toutes les
plumes ; lores noirâtres ; région parotique et parties inférieures d’une teinte
fauve, passant au jaune clair sur la gorge et au brunâtre sur les flancs,
TROGLODYTIDÉS 229
chaque plume, à partir du thorax, étant marquée à l’extrémité d’une petite
tache noire précédée d’une autre tache blanchâtre, de forme allongée ;
queue grisâtre, avec de nombreuses raies transversales noires ; rémiges
brunes, rayées de blanchâtre sur les barbes externes ; pennes tertiaires ornées
dans leur portion centrale de lignes grisâtres interrompues ; plumes tibiales
brunes, barrées de noir. Le plumage offre les mêmes teintes dans des sujets
appartenant aux deux sexes et tués en hiver, au printemps et en automne.
Le Spelæornis troglodytoïdes se trouve particulièrement dans
la partie occidentale du Setchuan et à Moupin, et c’est de là que
proviennent les deux premiers exemplaires que j ’ai envoyés au
Muséum et qui ont servi de types à la description de J. Verreaux :
plus récemment cependant j’ai cru reconnaître la voix de cet
oiseau singulier sur les montagnes boisées du Fokien. En tous
cas, l’espèce est peu répandue et très-difficile à obtenir, car elle
se tient presque toujours cachée dans des fourrés impénétrables,
et ne se montre à la lisière des bois qu’à la tombée de la nuit.
Comme les autres espèces voisines des Troglodytes, celle-ci
possède une voix très-puissante, relativement à sa taille, et c’est
même en imitant son cri sonore et plaintif que je suis parvenu à
attirer quelques individus et à m’en emparer. Les allures de ce
Spelæornis sont tout à fait celles des Troglodytes; comme ces
derniers, il se cache dans des trous obscurs et cherche sa nourriture
sur le sol, sous les feuilles et la mousse. Il vit d’ordinaire
dans les bois les plus sombres, au milieu des broussailles les
plus touffues, sur les hautes montagnes; mais lorsque le froid
se fait trop vivement sentir, et que la neige est abondante, il
descend parfois dans les vallées, et choisit alors pour demeure
les bambouseraiès : quelquefois même, dans ces circonstances,
il vient jusque sous les pieds du chasseur, si celui-ci se garde de
faire le moindre bruit.
333.H- SPELÆORNIS HALSTJETI (PL 15)
Pnoëpyga Halsueti, A. Dav. (1875), l'Institut, 3" année, n° 114, et Bulletin de
la Société philomatique, séance du 10 mars 1875.
Dimensions. Long, totale, 0m,I25 (cf); queue, 0m,0b ; aile ouverte,
0m,06o ; fermée, 0m,05 ; tarse, 0m,02 ; doigt postérieur, 0m,015, l’ongle seul
mesurant 0“ ,008;bec, 0m,006o à partir du menton; hauteur du bec, 0m,0035.