
description ci-dessus est prise sur plusieurs sujets tués dans les quatre saisons
de 1 année? - Le plumage de la femelle est semblable à celui du mâle.
Cette espèce nouvelle que j ’ai découverte dans le Setchuan
occidental se rapproche du singulier P. flavirostris de l’Himalaya,
avec lequel elle a été primitivement confondue; mais elle en
diffère par la teinte plutôt blanchâtre que rousse de ses parties
inférieures, et par les taches de sa poitrine qui sont distinctes
en toutes saisons, et ne forment jamais une bande continue
comme dans l’espèce himalayenne. Tout récemment le même
oiseau a été retrouvé par M. le major H.-H. Godwin-Austen
d’abord à Kuchai, sur les monts Naga, à une altitude de
6,000 pieds, puis à Shillong, sur les monts Khasi, et figuré par
M. Gould, dans ses Oiseaux d'Asie, sous le nom de Paradoxornis
Austeni.
Le Paradoxornis guttaticollis7 que les Chinois nomment Lao-
chanze, vit en couples ou en petites bandes dans les bois mon-
tueux, à une altitude généralement plus faible que les espèces
des genres voisins. Il se nourrit d’insectes arboricoles, de. bour-
geons et de petites graines, qu’il va chercher dans le fourré,, se
suspendant et se cramponnant aux branches, à la manière de
nos mésanges. Il ne fait entendre qu’un petit cri de rappel, grêle
et strident.
De même que les Conostoma et les Heteromorpha, les Paradoxornis
sont d’un naturel éminemment sociable et montrent
le plus grand attachement les uns pour les autres ': quand un
des leurs est blessé-, ils s’efforcent de le secourir et de le
protéger et ne se décident à l’abandonner qu’à la dernière
extrémité.
Par leur système de coloration, leurs formes, les proportions
de leur corps, leurs moeurs et leur voix, tous ces genres
d insectivores à gros bec se rattachent intimement aux Suthora
et forment certainement avec ceux-ci une famille naturelle.
302. — PARADOXORNIS HEUDEI (Pl. 63)
Paradoxornis Heudei, A. Dav. (1872), Compt. Rend. AmSc., LXXIV, 1 449 et
Rev. zoo/., 3S9.
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Dimensions. Long, totale, 0m, 18 ; queue, 0m,095, très-étagée ; aile, courte
et arrondie, 0m,0o7 ; tarse, 0m,024 ; bec fortement comprimé, 0m,024 ; hauteur
du bec, 0m,010.
Couleurs. Bec jaune ; pattes d’un gris jaunâtre ; ongles gris. — Milieu
du vertex gris ; deux larges raies noires au-dessus des yeux, en forme de
sourcils ; cou gris ; région parotique d’un gris rosé ; dos gris rosé, avec quelques
taches clair-semées brunes et de forme allongée ; croupion d’un jaune
roux ; gorge blanche ; poitrine d’un rosé vineux ; flancs roussâtres ; milieu
du ventre blanchâtre, de même que les sous-caudales.
Le Muséum d’histoire naturelle de Paris possède deux spécimens
de cette espèce remarquable, découverte par le P. Heude
dans le district de Nanking. Le Paradoxornis Heudei habite
d’ordinaire au milieu des roseaux, au bord des marais, mais je
l’ai rencontré également dans les bambouseraies, et il me paraît
probable qu’il remonte parfois sur les montagnes boisées.
303. — CHOLORNIS l'A R A U O X A (Pl. 62|fc: 1)
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Cholornis paradoxa, J. Verr. (1870), N. A. du Mus., Bull. VI, 35, et (1871).
ibid., VII, 34 et pl. 1, f. 1.
Dimensions. Long, totale, 0m,20 ; queue, 0m,10, très-étagée ; aile, 0m,09 ;
tarse, 0m,33 ; doigt externe, réduit à un moignon, 0m,05 ; bec, 0m,011, aussi
haut que long et plus large que dans l’espèce précédente.
Couleurs. Iris blanchâtre ; bec jaune ; pattes d’un gris verdâtre. — Dos
et croupion olivâtres; face supérieure de la queue et des ailes fortement
lavée- dé cendré ; sommet de la tête d’un brun terreux, avec une teinte grise
sur le front et une raie sourcilière brune allant du lorum à la nuque ; un /
cercle blanc autour de l’oeil; partie supérieure de la gorge couverte par un
rabat de couleur brune ; plumes des joues brunes, lisérées de gris ; reste
des parties inférieures d’un brun terreux, légèrement nuancé de violet sur
la poitrine, C- Plumage de la femelle semblable à celui du mâle.
Cet oiseau singulier, qui se distingue facilement de Y Heteromorpha
unicolor par la forme de son doigt externe, réduit à un
simple moignon, habite aussi en petites bandes les forêts les
plus élevées et les endroits couverts de bambous sauvages. Il
est assez rare à Moupin, et c’est par une véritable bonne fortune
que je suis parvenu à m’en procurer un jour trois individus, en
surprenant une petite troupe et en l’arrêtant par l’imitation de
.son cri de rappel, qui ressemble à celui des Suthora. Le Cholornis
paradoxa se rapproche beaucoup du reste de ces derniers