
Le grand Pélican de Chine est allié du Pelecanus crisprn de
nos contrées : il a comme lui les plumes du front se terminant
à la base du bec suivant une ligne droite ou même légèrement
concave ; les plumes de sa tête et de sa nuque sont également
ébouriffées, mais à un degré moindre que dans le Pélican frisé,
et sa coloration générale est un gris argenté plus ou moins
nuancé de rose, mélangé de brunâtre sur les ailes, et passant
au blanc rosé sur les parties inférieures du corps. Pour
M. D.-G. Elliot, qui dans sa Monographie du genre Pelecanus
(P. Z. S., p. 871 et suiv4'assimile à cette espèce le Pelecanus
rufescens de Gmelin et de Rüppel, le Pelecanus philippensis aurait
une aire de dispersion très-considérable, depuis les Philippines
jusqu’à Madagascar, à la Nubie et même au Sénégal ; pour d’autres
auteurs au contraire qui, avec M. Sclater, considèrent le
Pelecanus rufescens comme une espèce distincte, le Pelecanus
philippensis serait confiné dans l’Asie orientale. Quoi qu’il en soit,
c’est un oiseau très-commun dans l’empire chinois, non-seulement
sur les côtes, mais encore sur les grands fleuves et sur les
lacs de l’intérieur. Je m’en suis procuré plusieurs1 spécimens à
Pékin, et je l’ai rencontré également en Mongolie. Les Pékinois
l’appellent Thao-ho.
770. — PH AL ACROCOBiX CAKBO
Pelecanus carbo, L. (1766), S. N„ I, 216.■ Le Cormoran, Buff. (1770), Pl. Eni.
927.®- P elecanus carbo, Gm. (1788), S. N ., I, 573;,i-Pelecanus
(1790-1801), Not. Mise., 529. — Carbo C0RM0RAHüs,.Mey.- et Wolf '(1810Mr«se/i.
Deutschi., II, 575. — P halacrocorax carbo, Pall. (181l)g Zoo<fr\, II, 297. — Leach
(1816) Syst. Cat. M. and B., 34. — Htdbocorax carbo, VieilL|i817), N.Dict. d’Hist.
Nat VIII 83__Carbo (cohmoranus, Tem,(1820), Man', d'orn., 2e 0d., II, 894.
Graculus leucotis, Less. (1831), Trait, dorn,.— P halacrocorax carbo, Sould (1837),
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Mise 86 — Graculds sinensis, Gr. (1846), Cat. Hodgs. Coli., 149.— Carbo capil-
latcs et C. filamentous, Tem, et SchlegT (1850), Faun. Jap., AvÄ 129, pl. 83.et
33 g __Phalacrocorax capillatüs et P h. carbo, Bp. (1856), Compt. rend. Ac. Sc,,
XLI T a i l , d e s P i la q ., n»» 22 et 25, et (1857), Consp. A v ., II, 168 et 1 6 9 ^ H P hala-
crocorax CARBO,-S e h r. (1860), Vög. d . Am. L ., 488. - « w i s h . SBflKgg 68. -
P halacrocorax f il a m e k t o s u s , Swinh. (1861), Ibis, 264 et 409. - P halacrocorax capil-
laths Swinh. (1863), P. Z. S,, 325.11- P halacrocorax capillatus, ' Swinh. (1863:),
P Z S 325®- Phalacrocorax carbo, Radde (1863), Reis, in S. O. Sib., II, 379. —
Graculus carbo, Sehleg. (1863), Mu s. d e s P. B , P e / e c .,6 . - Graculus carbo et Gr.
sinensis Jerd. (1864), B. o f l n d . , II, 861 et 862. — Phalacrocorax carbo, I)yb. (1868),
J f . O m . 339. Graculus carbo, A. Dav. (1871), N . A r c h , d u M u s ., B u lt. VII,
Cat. n° 469. — P halacrocorax carbo-, Swinh. (1871), P. Z. S., 422. P halacrocorax
carbo, var. continentalis, Severtz. (1873), Turk. Jevotn., 70. P halacrocorax carbo,
Dressai!876), Ibis, 414. — ? P halacrocorI x capillatus, Dyb. (1876), J. f. Orn., 202.
P halacrocorax carbo et ? Ph. capillatus, Tacz, (1877), Bull. Soc. .zool. Fr., II, 41.
D im e n s i o n s . Long, totale, 0m,89.
Le Cormoran d’Europe se retrouve, avec les mêmes caractères,
dans une grande partie de l’Asie et ne paraît pas constituer,
dans l’extrême Orient, une variété distincte [Phalacrocorax
sinensis), comme l’ont admis certains ornithologistes. Il remonte
vers le Nord jusque dans les parages du Kamtschatka, et se
montre fort communément soit sur les côtes, soit sur les fleuves
et les lacs de l’intérieur de la Chine et de la Mongolie. On sait
que les Chinois dressent pour la pêche cet oiseau auquel ils
donnent le nom de Lou-sseu, et qu’ils l’élèvent en domesticité,
en faisant couver ses oeufs par des poules.
771. P H A L A C R O C O R A X P E L A G IC U S
P halacrocorax pelagicus, Pall. (4811), Zoogr., II, 303, pl. 76. — Carbo bicristatus,
Tem. et Sohleg. (1850),. F a « » . Jap., A v e s , 130. (part.), et pl. 84 B (?). — Graculus
pelagicus,, Bp. (1856),. Compt. rend. Ac. Sc., XLI, Tdbl. des Pélag,, n» 32 (part.). —
Graculus bicristatus, Swinh. (1861), Ibis, 4081 — P halacrocoraxæolus, Swmh. (1867),
Ibis, 305. —• Graculus bicristatus, Swinh. (1871), P . Z. S., 420. —P halacrocorax
pelagicus, Swinh. (1874), Ibis, 164, et (1875), ibid., 138®- P halacrocorax bicristatus,
Dyb..(1876), J. f, Orn., 203. — Tag», (1877), Bull. Soc, zool. Fr., II, 41.
Dimensions. Long, totale, 0m,74 environ ; queue, 0m,17*, aile, Qm,28 ;
tarse, 0m,Q5 ; bec, 0m,Q8 jusqu’à la commissure.
Couleurs. Iris vert; bec et pattes.d’un brun noirâtre. Peau nue autour
de l’oeil papilleuse et d’un rouge foncé®- Plumage d’un noir foncé,'à reflets
;'|ourprés: sur la tête et le cou, bronzés sur le dos et l’abdomen, avec les ailés
et la queue d’un brun pourpré un peu plus clair, et deux taches d’un blanc
pur sur la région postérieure des flancs. Au printemps, quelques plumes
blanchef,: effilées, sétiformes, sur le cou. Deux petites.aigrettes d’un non-
pourpré, l’une sur le sommet de la tête et l’autre sur la nuque. — Le jeune
de l’année .est d’un brun uniforme à reflets verdâtres, avec la tête grisâtre.
Le Phalacrocorax pelagicus ressemble au Ph. bicristatus, mais
s’en distingue, suivant M. Swinhoe, non-seulement par la coloration
de la peau nue qui-entoure ses yeux et qui est d’un rouge
foncé, au lieu d’être d’un jaune vif, mais encore par les proportions
de ses rémiges : dans le Phalacrocorax bicristatus, en effet,
la troisième rémige est la plus longue, tandis que dans le