
leur deuxième année ; ayant cette époque, ils sont, comme les femelles, d’un
brun mélangé de noirâtre et de gris,
Ce magnifique lophophore habite les régions les plus élevées
de Moupin, du Kokonoor oriental et des frontières occidentales
du Setchuan. II vit en petites troupes dans les prairies découvertes
au-dessus de la région des forêts, et vient se percher sur
les arbres pour dormir. Sa nourriture habituelle consiste en
substances végétales et surtout en racines succulentes qu’il
arrache fort adroitement au moyen de son bec robuste et évasé ;
comme il recherche particulièrement celles d’un Fritillaria
jaune appelé Paé-mou, les indigènes lui ont donné le nom de
Paé-mou-ky. Dans ce pays, on nomme aussi Ho-than-ky (poule-
çharbon-ardent) le mâle adulte, revêtu de sa livrée métallique.
C’est un oiseau très-farouche et dont le vol est assez puissant.
Son cri, qu’il fait entendre de très-grand matin et lorsqne le
temps est à la pluie, consiste en trois ou quatre notes perçantes
et bien détachées.
D’après quelques informations que j ’ai pu recueillir, le
Lophophorüs Lhuysii se trouverait aussi dans le Yunan et le
Kouytchéou ; il est certain, en tous cas, qu’il se rencontre dans
une grande partie du Tibet oriental, mais il est rare partout et ne
tardera pas à disparaître complètement : les Chinois en effet
chassent très-activement et prennent au moyen de collets ce
superbe gallinacé, dont la chair est fort délicate*. Les spécimens
que j’ai envoyés au Muséum d’histoire naturelle ont été tués à
4,S00 mètres d’altitude.
584. — T E X R A O P H A S I S O B S C U R U S (PI. 109)
Lophophorüs obscurus, J. Verr. (1869), N. Arch. du Mus., Bull. V, 33, pi. 6. —
Ï etraophasis obscürüs, D.-G. E llio t (1871), Mon. of Phas., III, pl. — A. Dav. (1871),
N. Arch. du Mus., Bull. VI, Cal. n» 347. — Sw in h . (1871), P. Z. S., 399.—. Gould
'(1874), B. of As., liv r. XXVI, pl.
Dimensions. Long, totale, 0m,50; queue, arrondie, 0*,18; aile, 0m,31 ;
•tarse, emplumé sur les deux cinquièmes de sa longueur et muni d’un éperon
aigu, 0m,0b ; bec, 0m,03. Une petite huppe peu distincte sur-la tête.
Couleurs. Iris châtain ; bec et ongles d’un brun grisâtre; pattes grises;
peau nue autour des yeux d’un rouge vermillon. — Parties supérieures d’un
brun olive, tirant au cendré sur la, tête, les joues et le croupion, parsemé de
quelques petites taches noires sur le dos et coupé de bandes blanchâtres sur
les ailes ; un grand rabat d’un brun marron sur la gorge ; poitrine grise,
tachetée de noir ; plumes des flancs d’une teinte olive mêlée de roux, avec la
pointe, blanchâtre ; sous-caudales d’un brun marron, tachées de noir et
terminées de blanc ; face supérieure de la queue grise, avec des vermicu-
lations noires à la basé et sur les pennes centrales, une bande noire au
milieu et un liséré blanc à l’extrémité. -M Chez la femelle, qui est de taille
plus petite que le mâle et qui n’a pas d’éperons, les flancs n’offrent point
de teinte rousse.
C’est de Moupin que j’ai envoyé au Muséum cette nouvelle
espèce de gallinacé que M. Yerreaux avait rangée primitivement
parmi les Lophophores, mais en faveur de laquelle M. Elliot a créé
plus tard, avec raison, un genre particulier. Le Tetraophasis
obscurus paraît être assez répandu dans les montagnes du
Kokonoor oriental ; il vit en petites compagnies dans l’intérieur
des forêts et se nourrit, comme les Crossoptilon et les Lophophores,
de racines succulentes, qu’il arrache avec son bec
robuste. Les chasseurs du pays le désignent sous le nom de
Yang-ko-ky (poule des royaumes d’Occident).
Bfl3.85ï,^iCROSSOPTILOiN MANTC1IURICUM (Pl. 106)
Crossoptilon mantchuricdm, Swinh. (1862), P. Z. S ., 287. — (1863), ibid., 306. —t
(186^/6» 112. — (1871), P. Z. S., 399.B A. Dav, (1871), N. Arch. du Mus., Bull.
VU, Gat. n° 349®- D.-G. Elliot (1871), Mon. of Phas., livr. IV, pl.
Dimensions. Long, totale, lm,10 ; queue, recourbée et étagée, avec
les barbules des quatre rectrices centrales longues et déliées, Om,bO ; aile,
0m,30 ;• tarse, muni d’un ergot, 0m,08b ; bec, 0m,041, avec la mandibule
supérieure convexe,; à bords évasés ; plumes auriculaires, 0m,0b.
Couleurs. Iris,d’un jaune orangé ; bec rose; pattes rouge de corail;
peau papilleusé de la région ophthâlmîque d’un rouge vif.E- Plumage brun;
passant au noir vers leiftiu et sur la tête dont les plumes sont courtes et
comme veloutées, au-blanc d’argent sur le croupion, les sus-caudales et la
base.de la queue, dont l’extrémité est d’un noir à reflets métalliques, au
gris sur le bas-ventre, et au blanc pur sur la gorge, les joues et les couvertures
auriculaires, qui sont allongées en pinceau. — La femelle n’a pour
ainsi dire point d’ergot et ne diffère guère du mâle par le plumage.
Le Crossoptilon brun, qui porte à Pékin le nom de Eoky, est
sédentaire dans quelques localités boisées sur les montagnes du