
(ongle compris); ongle de ce doigt, 0m,005; bec, 0m,008 à partir du front;
hauteur du bec, 0m,0035.
Couleurs. Iris brun; bec noir; pattes et ongles bruns. — Tête et corps
d un bleu cendré foncé, avec les sus-caudales, les sous-caudales et le bas-
ventre d une teinte roussâtre ; queue rousse ; ailes brunes, avec les pennes
lisérées de cendré sur les barbes externes et les moyennes, couvertures
terminées de blanc. — La femelle diffère beaucoup du mâle ; elle a le dessus
du corps d un brun olivâtre sale, le dessous blanc avec des marques semi-
circulaires brunes sur chaque plume, le bas-ventre, les sus-caudales et les
sous-caudales d un blanc plus pur, la queue blanche avec une bande
terminale brune, assez large sur les pennes centrales, presque nulle sur les
pennes externes ; rémiges brunes, lisérées en dehors de gris sale ; petites et
moyennes couvertures des ailes brunes, terminées de blanc. — Les jeunes
mâles portent à peu près la même livrée que lès femelles, et offrent sur les
parties supérieures de leur corps un mélange de bleuâtre et de jaunâtre.
Une seule fois j ’ai pu observer une femelle dont le plumage était entièrement
bleu comme chez le mâle, mais qui avait la queue blanche, comme
d’ordinaire.
Cette jolie espèce, qui est commune dans l’Himalaya, se
rencontre aussi fréquemment dans les parties montagneuses de
la Chine, auprès, des torrents et des cascades. Elle est abondamment
répandue en toutes saisons dans les provinces centrales,
depuis Moupin et le Kokonoor jusqu’au Fokien ; mais en été elle
paraît s’avancer beaucoup plus loin vers le nord, car je l’ai
trouvée et prise dans les montagnes de Pékin et même dans celles
de Mongolie. Comme le Chæmarrornis leucocephala, le Rhya-
comis fuliginosa se tient isolé ou par couples sur les pierres
baignées par les eaux torrentielles, et donne la chasse aux
insectes ailés ou à leurs larves aquatiques. Il ést d’un naturel
très-belliqueux et ne souffre le voisinage d’aucun compétiteur;
quand deux mâles se rencontrent, ils se provoquent comme
deux anciens preux de la voix et du geste, et exécutent avant
d’en venir aux prises une série de courbettes fort singulières.
Outre un cri de rappel doux et pénétrant, ces oiseaux font
entendre presque en toute saison, comme le Çinclus Pallasii, un
chant fort remarquable. Par ses moeurs, par ses formes générales
et par son système de coloration, le Rhyacornis fuliginosa
s’éloigne des Ruticilla, et présente tout au plus quelques
affinités avec le Chæmarrornis leucocephala ; aussi croyons-nous
que tous les naturalistes qui ont eu l’occasion d’observer cet
oiseau sur le vivant n’hésiteront pas à accepter le genre créé
récemment en sa faveur par M. Blanford, dans son Voyage
aux frontières E. et O. du Sikkim indépendant. {J. A. S. B., 1872,
pp. 30-73.'-}
263. — CHÆMARRORNIS LEUCOCEPHALA (PL 24)
Phoenicura leucocephala, Vig. (1830), P. Z. S., 35. — Gould (1832), Cent. Him. B.,
pl. 26, f. 1. —Ruticilla leucocephala, Less. (1840), Reto. zool., 265. — Ciiaimarrornis
leucocephalus (Hodgs.), Gr. (1844), Zool. Mise., 82. — Chæmarrornis leucocephala,
Jerd. (1863), B. of Ind., II, 143. — Swinh. (1871), P. Z. S., 358. — Przew. (1877),
Ornith. Mise., Vf, B. of Mong., sp. .66.
Dimensions. Long, totale, 0m,20 ; queue, 0^,08, un peu arrondie, avec
lesrectrices centrales dépassant de 0m,01 les rectrices latérales; aile, Om,ll,
avec la quatrième et la cinquième rémige à peu près égales ; tarse, 0m,031 ;
doigt postérieur, 0m,02, l’ongle seul mesurant 0m,009 ; bec, 0m,014 à partir
du front.
Couleurs. Iris brun; bec, pattes et ongles noirs. — Sommet de la tête
d’un blanc pur et soyeux ; front, tour des yeux, côtés de la tête, gorge, cou,
poitrine et dos d’un noir de velours ; reste des parties inférieures, croupion
et sus-caudales d’une belle teinte rousse pourprée; queue de la même couleur,
avec uni large bande terminale noire, qui, sur les rectrices latérales,
empiète sur les barbes externes e.t occupe ’la moitié de la longueur de la
penne; rémiges et couvertures alaires noires, ainsi que les plumes tibiales.
— Les deux sexes offrent le même plumage.
Ce magnifique oiseau, répandu dans toute l’étendue de la
région himalayenne, se trouve aussi dans le Kan-sou et est
fort commun dans les montagnes du sud-ouest de la Chine,
jusqu’au Tsinling inclusivement; mais je ne l’ai jamais
rencontré au Kiangsi, ni au Fokien, ni dans la moitié orientale
de la Chine, à l’est d’Itchang. Il vit isolé ou par couples
au bord des rivières et des torrents et se tient d’ordinaire sur
des rochers baignés par l’eau ; de là il s’élance fréquemment
sur les insectes, diptères ou névroptères, qui volent autour de
lui. En hiver, quand les insectes et les larves aquatiques lui font
défaut, il va becqueter les baies de divers arbrisseaux, Liguslrum,
Laurus, etc. Son cri habituel consiste en un sifflement allongé
qui domine le bruit des cascades, et jamais je ne lui ai entendu
émettre de véritable chant, tandis que son compagnon le Rhya