
son provocateur et s’accrocha aux sourcils de l’imprudent au
moyen de son bec et de ses pattes et avec une telle énergie que
nous eûmes toutes les peines du monde à lui faire lâcher prise.
Ce sont les mâles seuls que l’on dresse pour le combat, en les
tenant dans des cages contiguës, presque entièrement à l’abri de
la lumière, et en les nourrissant de millet et de farine de maïs.
Ces cages sont placées tout près les unes des autres, et quand
le moment de la bataille est arrivé on les met en contact par
un de leurs côtés, préalablement découvert. Le grillage est assez
large pour que les combattants puissent y passer la tête; aussi
est-ce sur cette partie du corps que portent les coups, qui sont
souvent mortels. Les paris engagés par les spectateurs ou par
les possesseurs des deux champions s’élèvent parfois à de tres-
fortes sommes, et la valeur d’un oiseau s’accroît en raison directe
du nombre de ses victoires. On m’a cité un de ces combattants
qui s’était couvert d’une telle illustration qu’on ne l’estimait pas
à moins de mille taëls (8,000 fr.jl Pour les Chinois du Centre et
de l’Ouest, le Suthora webbiana est le roi des oiseaux de combat ;
mais, à son défaut, ils font combattre la Caille, le Hoamy et le
Copsychus.
En liberté, les Suthora se montrent très-sociables ; ils s’aiment
et se défendent les uns les autres ; quand une bande s’arrête
dans un buisson pour se reposer ou dormir, tous les individus
qui la composent se perchent sur la même branche en se serrant
l ’un contre l’autre, en gazouillant de plaisir et en se donnant
toutes sortes de témoignages d’afîection. Au repos, le Suthora
webbiana paraît à peine aussi gros qu’un troglodyte, et se gonfle
en boule, à la manière de certaines mésanges.
310. SUTHORA AirHOSSIANA
S u t h o r a a l f h o n s ia k a , J. Verr. (1870), N. A,-ch. du Mus., Bull. VI, 35. (1871),
d., VII, 35. — (1872), ibid., VIII, pl. 3.
Dimensions. Long, totale, 0 -,« 4 ; queue, 0”,05; aile
rse, 0m,021 ; doigt postérieur, 0**,006 ; ongle de ce doigt, 0 , .%*.*■., - I
■ 006 à partir du front ; hauteur du bec, 0” ,006. .
’ Couleurs. Iris jaune ; bec jaunâtre; pattes et ongles d un brun clair.
Dessus de la tête, nuque et bord externe des rémiges d un roux cannelle,
plus foncé sur ces dernières ; reste des parties supérieures d’un brun olivâtre,
légèrement glacé de roux cannelle, excepté sur la queue ; lores, côtés de
la tête, du cou et du thorax d’un gris légèrement rosé, avec la région paro-
tique d une teinte un peu plus foncée ; reste des parties inférieures d’un
roux olivâtre, passant au blanchâtre sur le milieu de l’abdomen ; tectrices
sous-alaires et une partie des barbes internes des rémiges d’un blanc lavé
de rose.
Ce Suthora, facile à reconnaître aux teintes vives de son
vertex et de ses rémiges, est propre au sud-ouest de la Chine,
et, de même que le précédent, est fort recherché comme oiseau
de combat. Les quelques individus que l’on voit en cage proviennent
du Yunan; cependant il est certain que l’espèce se
trouve aussi;^ quoique en petit nombre, dans le Setchuan,
puisque c’est de cette province que vient l’unique spécimen
que j ’ai envoyé au Muséum; peut-être même se rencontre-
t-elle aussi dans le Kouy-tchéou.
3H. — SUTHORA CONSPICïLLATA (Pl. 65)
Suthora cohspIchaata, A. Dav. (1871), N. Arch. du Mus., Bull. VII, U .
Dimensions. Long, totale, O»,14 ; queue, 0-,08 ; aile fermée, 0">,06, avec
les cinquième, sixième et septième rémiges égales entre elles et dépassant
toutes les autres ; tarse, 0=,023 ; doigt postérieur, 0“,OH ; ongle de ce doigt,
0m,006 ; bec, 0m,004 à partir du front ; hauteur du bec, 0m,004.
Couleurs. Iris brun; bec jaune ; pattes brunes; ongles grisâtres. —
Dessus de la tête et du cou brun châtain, et non pas fauve ou rougeâtre
comme dans la plupart des autres espèces ; un cercle de plumes blanches
autour de 1 oeil ; dos, couvertures 'des ailes et croupion olive ; gorge, côtés du
cou et poitrine d’un brun vineux très-clair, avec quelques taches longitudinales
brunes sur les plumes delà gorge ; reste, des parties inférieures d’un
brun olive, un peu plus clair qpe la teinte du dos ; queue d’un gris brunâtre ;
rémiges brunes, hsérées d’olive, et non pas de roux cannelle comme dans
1 espèce précédente. — Plumage de la femelle semblable à celui du mâle.
Le Suthora conspicillata est facile à reconnaître au premier
coup d’oeil, grâce à la teinte brune de sa tête, à la bordure olive
de ses rémiges, et surtout au cercle blanc qui entoure ses yeux,
comme dans les Zosterops. Je n’ai rencontré cette jolie espèce
que deux ou trois fois sur les frontières du Ivokonoor et dans le
Tsinling méridional. Elle a les mêmes allures et à peu près
.