
d’un roux terreux uniforme ; rectrices brunes, bordées de blanc rosé ; rémiges
brunes, lisérées de rose ; pennes tertiaires bordées et terminées de gris ; deux
grandes taches en forme de miroirs, l’une sur les grandes couvertures et
l’autre au milieu des pennes secondaires. — La femelle adulte ne diffère du
mâle que par les teintes moins rosées des diverses parties de son plumage
et particulièrement des sus-caudales.
Cette espèce nouvellé, que j ’avais envoyée de Pékin dès
1865, avait été identifiée à tort par M. J. Verreaux avec YEry-
throspiza obsoleta, qui a le bec toujours beaucoup plus fort; elle
est commune en toutes saisons dans les montagnes dénudées du
N.-O. de la Chine, et surtout dans les régions voisines de la
Mongolie. Elle vit en bandes nombreuses sur les plateaux
sablonneux, sur les coteaux arides et brûlés par le soleil, et se
nourrit de toute sorte de petites graines qu’elle recueille sur le
sol. Au mois de juin, elle s’apparie et se cantonne sur le haut
des rochers, où elle fait son nid dans les broussailles ou même
dans des excavations naturelles. Quand la femelle couve ses
oeufs, le mâle s’élève souvent dans les airs en faisant entendre
un chant particulier, une sorte d’arpége (do-mi-sol-mi) exécuté
lentement, et tout différent de ses notes ordinaires qui sont très-
agréables. L'Erythrospiza mongolica est un oiseau fort confiant,
qui se laisse approcher sans interrompre son chant : c’est
l’espèce qu’on voit le plus communément en cage chez les Chinois
établis en Mongolie ; les Pékinois lui donnent les noms de
Che-chao et de Sseu-cheung.
D’après nous, les quatre ou cinq espèces de Roselins à couleurs
terreuses doivent constituer un petit groupe naturel ; ils se
distinguent à la fois des Carpodacus et des Propasser : 1° par
leur bec bombé; 2 ° par leur système spécial de coloration;
3° par leurs habitudes érémophiles, qui le portent à fuir les
forêts.
505.g- CARPODACUS ERYTHRINUS
Loxia erythryna, Pâli. (1770), N o n . C o m m . Ac. Sc. P e t r o p . , XIV, 587, pi. 23,
f. 1. — Gm. (1788), S. N . , I, 864. — P yrrhüla erythrina, Pall. (1811-31), Z o o g r ., II,
8 . — Tem. (1820), M a n . , I, 336. — F ringilla incerta, Risso (1826), H i s t . n a t . d e
T E u r . m é r i d . , 111,52. — Carpodacus erythrinus, Gr. (1844), G e n . o f B . , II, 387,
n ° 1. — E rythrospiza incerta, Degl. (1849), O r n i t h . , II, 540. — E rythrospiza erythrina,
Bp. et Schl. (1850), M o n . B o x . , p l. 14. — Carpodacus erythrinus et Chlorospiza
incerta, Bp. (1850), Consp.Av., I, 513 et 534.—P yrrhüla erythrina, Midd. (1853),
SU). Reis., II, 150. ^fScbrenck (1860), Vôg. d. Am. L., 294. — Radde (1863), Reis. in
S. O. Sib., II, 185. — Carpodacus erythrinus, Swinh. (1862), P. Z. S., 318. — Jerd.
(1863', B. of Ind., II, 398.^HDegl.' et Gerbe (1867), Ornith. eur., 2e éd., I, 254. —
Przew. (1867-9), Voy. Uss., n° 55. — Dyb. (1868), J. f. O., 335. — Swinh. (1871)
P. Z. S., 387. — Sbarpe et Dress. (1871), B. of Eur., part. VI, pi. -§f H. Seebobm et
J.-A. Harvie-Brown (1876), Ibis, 115. — Taczf (1876), Bull. Soc. zool. Fr., I, 181-
Dimensions. Long, totale, 0m,16; queue, 0m,06 ; aile, 0m,09 ; tarse,
Ôm,019; bec, convexe, 0m,011 ; hauteur du bec, 0m,009.
Couleurs. Iris d’un brun roux; bec d’un brun verdâtre, avec la mandibule
inférieure olivâtre ; pattes grises ; ongles bruns. — Dessus de la tête,
gorge et poitrine d’un rouge cramoisi qui va en s’affaiblissant sur le ventre
et sur les flancs ; bas-ventre et sous-caudales blanchâtres ; croupion d’un rouge
moins vif que le dessus de la tête ; dernières sus-caudales olivâtres ; nuque,
côtés du cou et dos. d’un brun olivâtre, fortement lavé de rouge cramoisi ;
ailes et queue brunes, avec les pennes lisérées de roux tirant au rose. —
Chez la femelle, les parties supérieures sont d’un brun olive qui passe au verdâtre
sur le croupion, la queue et les ailes, les grandes et les moyennes couvertures
sont bordées de grisâtre, de même que les dernières rémiges, le
dessous du corps est d’un blanc sale, avec de nombreuses taches, de forme
allongée et de couleur brune, sur la gorge, la pôitrine et les flancs. Le même
plumage sombre, chose curieuse, s,e retrouve parfois chez le vieux mâle, non-
seulement en cage, mais en liberté, comme j’ai pu le vérifier.
Le Roselin cramoisi, qui sous le nom de Fringilla incerta a
suscité jadis de vives discussions entre les ornithologistes,
visite l’Europe orientale accidentellement et parfois descend
jusqu’en Lombardie et en Provence. C’est un oiseau propre
à la moitié orientale de l’Asie. En Chine, il passe régulièrement
en bandes nombreuses, et s’arrête au printemps pour dévorer les
samares des ormeaux, dont il se montre très-friand ; quelques
couples nichent même dans les buissons, dans les montagnes
des environs de Pékin. La voix de ce Carpodacus est claire et
sonore, mais son chant est peu varié ; aussi les habitants dé
Pékin ne le recherchent-ils guère comme oiseau de volière,
d autant plus qu’il ne tarde pas à perdre en captivité ses belles
couleurs cramoisies. C’est le seul roselin qui se répande dans
les plaines de la Chine et qui pénètre familièrement dans l’intérieur
des villes.
506. — PROCARDUEEÏS NIPALENSIS
Cardüelis nipalensis, Hodgs. (1836), A®lies., XIX, ;37.—(1843),-7. A. S. Beng.