
Cette espèce qui porte, comme la précédente, une livrée fort
modeste, est très-abondante dans la Chine méridionale et dans
l’île de Haïnan, mais ne s’avance pas au nord au delà du Yangtzé.
Je l’ai trouvée communément au printemps dans l’intérieur du
Tchékiang et du Kiangsi, où elle niche en assez grand nombre.
En automne, elle quitte la Chine centrale pour se retirer dans
l’Indo-Chine.
DICRURIDÉS
Les 62 espèces de cette famille, connues jusqu’à ce jour, sont dispersées
dans l’Océanie, l’Asie et l’Afrique,"et six d’entre elles habitent
l’empire chinois.
166. — DICRURUS CATHOECUS
Dicrurus cathoecds, Swinh. (1871), P. Z. S., 377. — Dicrurus macrocircus,
Swinh., antea.
Dimensions. Long, totale, 0m,31 ; queue, 0m,15S, très-fourchue ; aile,
0“ , 15.
Couleurs. Iris roux ; bec et pattes noirs, j|]Plumage entièrement d’un
noir bronzé. Dans l’oiseau jeune, il n’y a pas de reflets métalliques et'les
plumes axillaires, de même que celles des parties inférieures du corps, sont
tachetées de blanc.
Cette espèce, que M. Swinhoe a distinguée du Dicrurus macro-
cercus de l’Inde, remplace ce dernier dans toute l’étendue de
l’empire chinois et s’avance même jusque dans l’Amourland. Elle
diffère de l’espèce indienne par une taille plus forte, un bec plus
développé et des reflets bronzés plus prononcés, s’étendant jusque
sur les ailes et sur la queue. On la trouve dans toutes les grandes
plaines de la Chine, où elle niche sur les arhres, dans le voisinage
immédiat des habitations. Les Chinois respectent ces oiseaux qui,
doués d’un naturel courageux, écartent de leurs demeures les
corbeaux et les milans.
167. — BUCHANGA L EU CO GEN I S (Pl. 77)
Buchanga leucogenis, Wald. (1870), Ann. and Mag. of Nat. Hist., 4* série, V,
219. — Dicrurus leucophæus, Swinh. (1863), P; Z. S., 267. — Buchanga leucogrnts
Swinh. (1871), ibid., 378.
Dimensions. Long, totale, 0m,29 ; queue, 0m,14; aile ouverte, 0m,20 ;
fermée, 0m,135.
Couleurs. Iris rouge ; bec, pattes et ongles noirs. — Plumage d’un gris
d’ardoise clair, avec le front, les plumes nasales et l’extrémité des rémiges
noirs ; une tache blanche de forme ovale de chaque côté de la tête, entourant
les yeux et s’étendant en arrière jusqu’au delà des joues.
Ce Drongo cendré, qui a été décrit pour la première fois d’après
un spécimen provenant de Nagasaki, n’habite pas seulement le
Japon, mais se rencontre en certaines saisons dans les provinces
centrales de la Chine, dans le Cambodge et dans la presqu’île de
Malacca. Il passe deux fois par an à Pékin, en petit nombre, il
est vrai, et ne séjourne pas dans la grande plaine de la Chine.
Quelques individus cependant pénètrent jusque dans l’intérieur
de la Mantchourie et s’y établissent pour nicher, mais la plupart
font leurs nids de préférence dans les collines de la Chine proprement
dite. Ces oiseaux, doués d’une voix fort désagréable, sont
d un naturel sauvage et se nourrissent d’insectes, principalement
de Coléoptères ; au Kiangsi, ils font une grande consommation
d’Élatérides et de Lamellicornes.
168. — BUCHANGA MOUHOTI
Buchanga Moühoti, Wald. (1870), Ann. and Mag. ofNat. Hist., 4e série, V, 220
— Swinh. (1870), Ibis, 245, et (1871), P. Z. S., 378.
Description. Plumage d’un gris cendré ou plombé en dessus, d’un cendré
clair en dessous, mais toujours d’une teinte un peu plus foncée que dans
le Buchanga leucophæa de Java; face supérieure desrectrices médianes d’une
teinte cendrée, comme chez ce dernier. Taille un peu plus forte que celle du
Buchanga leucogenis; queue plus longue et plus fourchue; coloration générale
plus sombre, avec le dessus des ailes d’un noir verdâtre.
Cette espèce de drongo, dont le type a été découvert par Mou||
hot dans le Cambodge, n’est pas rare en Cochinchine, et le
Muséum d’histoire naturelle en a reçu, à diverses reprises, des spécimens
recueillis dans cette région. Tout récemment M. Swinhoe
l’a rencontrée dans le nord-ouest et dans le centre de l’île de
Haïnan, où elle est, paraît-il, assez commune. C’est un oiseau
de moeurs peu sociables., et qui se tient d’habitude perché sur les
arbres élevés.