
Pour la taille et les couleurs, les Moineaux Soulcies que j’ai
pris en Mongolie et à Pékin ressemblent exactement à. ceux qui
vivent en Europe,..les mâles ayant toujours la tache jaune de la
gorge un peu plus étendue que les femelles. Pendant l’été, ces
oiseaux sont fort nombreux dans les montagnes de l’Ourato, où,
ils se reproduisent chaque année : ils font leurs nids dans des
crevasses de rochers ou par terre dans les galeries abandonnées
des Spermophilus et des Gerbillus. D’après M. Taczanowski, les
Moineaux Soulcies de la Sibérie orientale, ayant constamment
lé bec plus court que ceux d’Europe, méritent de constituer une
espèce distincte (Petronia brevirostris) ; ce fait serait d’autant
plus curieux que les Moineaux Soulcies de Mongolie ne nous ont
offert aucune différence de ce genre, et nous ont paru avoir le
bec précisément de la même longueur que des oiseaux provenant
de France, d’Italie ou d’Algérie.
490. — PASSER MONTANUS
P asser montanus, Briss. (1760), Omith., III, 79, n° 2.g - F ringilla montana, L.
(1766), S, N . , I, 3 2 4 ,— Le Friquet,. Buff._(1770), P l . E n l . .-267, f. | . ■—F rjh.giila
Montana, Gm. (1788), S. N . , I, 925: — P asser montanina, Rail. (1811-31), Z o o g r . , II,
30. — Passer montanus, Gould (1832), B . o f E u r . , pl. 184, f. 2. — Bp. (1850), G o n s p .
2v., I, 5 0 8 :— Midd. (1853), Sib. Reis., II, 141. — Schrenck (1860), Fo’fv d: Am. L.,
277’_Swinh. (1860), Ibis, 60. — (1861), ibid., 45 et 255. — Radde (1863), Reis; in
S O Sib., 157, pl. IV, f. a-h. — Jerd. (1863), B. of Ind., II, 366,. — D.egl. et Gerbe
(1867), Omith. eur., I, 246. — Dyb. (1868), J. B 0., 335; - Swinh: (1871), P. Z. S.,'
386. — Severtz. (1873), Turk. Jevotn., 64. — Dress. (1875),’Ibis, 239. — Tacz. (1876),
Bull. Soc. zoàl. Fr., I, 179.
Dimensions. Long, totale, 0m,.155 ; queue, 0m,058; aile, 0m,075; tarse,
0“ ,016 ; bec, 0m,01 à partir du front, (Mâle tué au Kiangsi.) ■
Le Moineau Friquet, la seule espèce du genre Passer dans
laquelle les deux sexes offrent le même plumage, est répandu
non-seulement en Europe, mais dans l'Inde, la Birmanie, la
péninsule malaise, le Turkestan, la Sibérie orientale et la Chine.
Dans l’Inde toutefois et dans la Chine, il n’a pas les mêmes habitudes
que dans nos contrées, et, au lieu de se tenir dans les
forêts et sur les montagnes, il fréquente les villes et les villages.
Peut-être faut-il conclure de cette observation que chez nous les
Friquets ne demeurent dans les bois que parce qu’ils sont chassés
du voisinage des habitations par les Moineaux francs,: naturellement
plus forts et plus robustes.
491. — PASSER RUTIEANS
Passer rutilans, Temm. (1822-38), Pl. Col, 288, f. 2.^ P asser russatus, Tem. et
Schl. (1850), F. Jap. Aves, 90, pl. 50’.— P asser rutilans, Bp. (1850), Consp. Au., I, 508.—
■Swinh. (1861), Ibis, 45. —(1863), ibid.l 378. — (1866),:îbid., 295. — (1871), P. Z. S.,
386. — Passer cinnamomeus (Gould), Swinh. (1871), ibid:, 386. — P asser russatus,
■A. David (1871), N. Arch. du Mus., Bull. VII, Gat. n° 309.
Couleurs. Iris d’un brun châtain ; bec lioir en été, brun en hiver;.pattes
'd’un gris rôussâtre. — Dessus dé la tête et du cou, dos et croupion d’un
roux marron vif, avec quelques grandes taches noires et grises sur la région
dorsale ; sus-caudales d’un gris olivâtre ; joues et côtés du cou d’un blanc pur ;
un rabat noir sur la gorge; loues et un petit trait en arrière-de l’oeil Se*cou*
leur noire; parties inférieures du corps d’un jaune pâle au printemps, et dans
lès autres saisons d’un blanc fortement teinté de gris sur la poitrine et sur
les flancs; rectrices brunes, lisérées de gris cendré; petites couvertures alai-
rfes d^un-roux vif ; ■moyennes-couvertures noires terminées de blanc ; grandes
couvertures frangées d’olive et terminées de blanchâtre; rémiges;brunesj
lisérées d’olive et ornées vers la base d’une grande tache oblique, d’un blanc
jaunâtre, et plus loin d’une tache analogue, mais dirigée en sens inverse;
pennes secondaires et tertiaires'largementhordées de,jaune grisâtre. — Chez
la femelle, il n’y a pas de rabat noir sur la gorge, la teinte rousse des parties
Supérieures est remplacée par du brun olive, et l’oeil est surmonté 'd’une
large raie sourcilière blanchâtre, dont il n’existe qu’une simple trace chez lé
mâle.
Ce moineau, signalé d’abord au Japon, habite aussi l’île dp
Formose et les parties montagneuses de la Chine centrale, depuis
le Fokien jusqu’au Setchuàn et à Moupin, mais ne s’avancé pas
vers le nord jusqu’aux environs de Pékin. Partout il offre la
même taille et la même coloration, et présente; en livrée d’amour,
une teinte jaune très-prononcée sur le cou et les parties inférieures,
ainsi que j ’ai eu maintes et maintes fois l’occasion de le
constater. Aussi doutons-nous quelque peu de la valeur spécifique
du Passer flaveohis (Blyth) qui vivrait dans l’Aracan ét le,
Tenasserim et du Passer cinnamomeus (Gould) qui se- trouverait
non-seulement dans l’Himalaya, mais encore, d’après M. Swinhoe,’
dans certaines provinces de la Chine. Dans les hautes montagnes
de Moupin, le Passer rutilans ne séjourne que pendant la belle
saison ; il ne s’écarte guère des habitations et fait son nid sous