
La Cecropis daurica paraît abondamment répandue dans toute
la Chine, la Mongolie, le Kan-sou et l’Ala-chàn ; elle arrive à
Pékin ayant l’Hirondelle vulgaire et en part quelques jours plus
tard. Elle niche d’ordinaire plutôt dans les villages et dans les
maisons écartées que dans les villes, et choisit de préférence
les habitations situées sur des plateaux élevés. Son nid, construit
sur les toits ou dans les appartements, est de forme
extrêmement allongée, avec une entrée tubulaire. Son chant
diffère beaucoup de celui de l’Hirondelle ordinaire, et, sans être
remarquable, ne laisse pas d’être mélodieux.
M. Swinhoe affirme que YHirundo daurica L. et YHirundo
alpestris Pall. ne sont autre chose que YHirundo rufula Tem. ou
Hirondelle rousseline, et il propose pour désigner les hirondelles
de Pékin, et sans doute aussi celles de Daourie, le nom nouveau
A’arctivitta, pour faire allusion à la bande rousse du croupion,
très-étroite, dit-il, chez tous les spécimens de_ cette région qu’il
a eus sous les yeux. D’un autre côté, il rattache les hirondelles
des provinces méridionales à l’espèce ou à la race C. striolata
qui s’étend jusqu’à Java, et il rapporte les spécimens originaires
de Formose à la C. japonica (T. et S.) qui habite également
le Japon. Il y aurait donc en Chine trois formes de Cecropis, dont
aucune ne devrait porter le nom de daurica; cependant nous
avons quelque peine à admettre que Linné et plusieurs auteurs
après lui aient appliqué ce nom à une espèce originaire d’une
autre région que la Daourie, et nous devons déclarer que tous
les spécimens que nous possédons de Mongolie et du Tibet
ressemblent complètement aux oiseaux rapportés précédemment
du Bengale par Duvaucel, et présentent sur le croupion une
bande rousse aussi large que ces derniers ; ils ne méritent donc
point l’épithète d’arctivitta. Nous pouvons d’ailleurs nous appuyer
sur l’autorité de M. de Sélys-Longchamps qui dans une notice
consacrée à l’Hirondelle rousseline et aux autres espèces du
sous-genre Cecropis (Bull. Acad. roy. de Belgique, XXII, n° 8)
a séparé YHirundo daurica L. ou H. alpestris Pall. de YHirundo
rufula Tem., celle-ci ayant les stries brunes du dessous du corps
excessivement fines, le collier roux plus large, la bande rousse
du croupion passant au roux postérieurement, et présentant
quelques différences dans les proportions de l’aile, de la queue et
des pattes. L'Hirundo daurica habiterait les Alpes et la Sibérie,
le Tibet, la Mongolie et même l’Inde septentrionale (var. nipaÀ
lensis), tandis que YH. rufula se trouverait plus à l’ouest, sur les
confins de 1 Europe. C’est en effet cette dernière forme qui a été
rencontrée dans le Turkestan par M. Severtzoff. (Yoy, Dresser,
Ibis, 1876, p. 188.) Il est certain du reste que toutes ces prétendues
espèces, daurica, rufula, japonica, striolata, ne sont que
des races d’un seul et même type.
195. — C E C R O P I S JA P O N IC A
Hikündo. alpestris japonica, Tem. et Sclil. (1S50), Faûn. Jap., 33, pl. i l _
Hirdndo daurica, Swinh. (1860), Ibis, 48, et (1863), P. Z. S., 18. — Cecropis japonica Swinh. (1871), P. Z. S., 346.
Description. Plumage ne différant absolument de celui du Cecropis
arctivitta que par les proportions de la bande rousse qui orne son croupion
et qui est presque deux fois aussi large que dans l’oiseau de Chine.
M. Swinhoe rapporte à cette race les hirondelles qu’il a prises
àAmoy et à Tchefou et qui ne sauraient être confondues avec les
Cecropis erythropygia de l’Inde, celles-ci ayant la bande du croupion
d’un roux vif uniforme, sans stries.
196. — C E C R O P IS S T R IO L A T A
_ Hirundo striolata, Tem. et Schl. (1850), Faun. Jap., 33. — Hirundo daurica,
Swinh. (1860), Ibis, 48, et (1863), P. Z. S., 255. — Cecropis striolata, Swinh.
(1,871), P. Z. S., 346.
Description. Semblable au Cecropis arctivitta, mais de taille un peu
plus forte, avec des ailes plus longues; teinte rousse du cou peu prononcée,
et d’ordinaire point de tache blanche sur les rectrices latérales.
- Gette hirondelle, qui est sédentaire et assez répandue dans
l’île de Formose, appartiendrait, d’après lord Walden, à la même
race que celle qui vit aux Philippines et dans quelques îles de
la Malaisie, jusqu’à Flores. Suivant M. R. W. Ramsay, la même
forme se trouverait encore en Birmanie.