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quant à la grosseur. Les plus petites ont un diamètre longitudinal
de 15 à 24 millimètres et environ 3 millimètres de plus
en travers (à l ’état séché et carbonisé) ; les plus grosses, 29 à
32 millimètres sur 36 de large (à l ’état séché, non carbonisé). Ces
dernières répondent à une pomme des vergers de la Suisse allemande
appelée aujourd’hui Campaner. Les pommes sauvages en
Angleterre, figurées dans VEnglish botany, pl. 179, ont 17 millimètres
de hauteur sur 22 millimètres de largeur. Il est possible
que les petites pommes des lacustres fussent sauvages ; cependant
leur abondance dans les provisions peut en faire douter. M. le
Di" Gross m’a communiqué deux pommes des palafittes moins
anciens du lac de Neuchâtel, qui ont (à l ’état carbonisé) l ’une
17, l’autre 22 millimètres de diamètre longitudinal. A Lagozza,
en Lombardie, M. Sordelli ‘ indique pour une pomme 17 millimètres
de long sur 19 de large, et pour une autre 19 sur 27. Dans
un dépôt préhistorique du lac de Varèse, à Bardello, M. Ragazzoni
a trouvé une pomme un peu plus grosse que les autres parmi
celles d’une provision.
D’après l’ensemble de ces faits, je regarde l ’existence du Pommier
en Europe, à l’état sauvage et à l ’état cultivé, comme préhistorique.
Le défaut de communications avec l’Asie avant les
invasions aryennes fait supposer que l’arbre était aussi indigène
en Europe que dans l’Anatolie, le midi du Gaucase et la Perse
septentrionale, et que la culture a commencé partout anciennement.
C o g n a s s i e r , — Cydonia vulgaris, Persoon.
Il est spontané, dans les bois, au nord de la Perse, près de la
mer Gaspienne, dans la région au midi du Gaucase et en Anatolie
^.Quelques botanistes l’ont recueilli aussi en Grimée et dans
le nord de la Grèce, avec des apparences de spontanéité fe mais
on peut déjà soupçonner d’anciennes naturalisations dans ces
parties orientales de l ’Europe, et plus on avance vers l ’Italie,
surtout vers le sud-ouest de l’Europe et l’Algérie, plus il est
probable que l’espèce y est naturalisée, d’ancienne date, autour
des villages, dans les haies, etc.
On ne connaît pas de nom sanscrit pour le Cognassier, d’où
l ’on peut inférer que l ’habitation ne s ’étendait pas vers ie centre
de l ’Asie. Il n’y a pas non plus de nom hébreu, quoique l’espèce
soit sauvage sur le mont Taurus Le nom persan est Haivah fe
mais je ne sais s ’il remonte au zend. Le même nom existe en
russe, Aiva , pour le Cognassier cultivé, tandis que le nom de la
1. Sordelli, Suite piante délia stazione délia Lagozza, p. 35.
2. Boissier, Fl. orient., 2, p. 656; Ledebour, F l. i-oss., 2, p. 55.
3. Steven, Verzeichniss Taurien, p. 150; Sibtborp, Px'odi. fl. græcæ, 1,
p. 344.
4. Boissier, l. c.
5. Nemnicb, Polygl. Lexicon.
plante sauvage est Armud, qui vient de l ’arménien Armuda fe
Les Grecs avaient greffé sur une variété commune, Strution, une
qualité supérieure venant de Gydon, dans l’île de Crète, d’où est
venu le nom de xuScovtov {kudônion), traduit par Malum cotoneuni
des Latins, par Cydonia et tous les noms européens tels que
Codogno en italien, Coudougner et plus tard Coing en français,
Quitte en allemand, etc. H y a des noms polonais, Pigwa,
slave, Tunja fe et albanais (pélasge?) Ftua fe qui diffèrent totalement
des autres. Cette variété de noms fait présumer une
connaissance ancienne de l’espèce à l ’ouest de sa patrie originelle,
et le nom albanais peut même indiquer une existence
antérieure aux Hellènes.
Pour la Grèce, l’ancienneté résulte aussi des superstitions,
mentionnées par Pline et Plutarqiie, que le fruit du Cognassier
éloignait les mauvaises influences, et de ce qu’il entrait dans les
rites du mariage prescrits par Solon. Quelques auteurs ont été
jusqu’à soutenir que la pomme disputée par Junon, Vénus et
Minerve était un coing. Les personnes que ces questions peuvent
intéresser trouveront des indications détaillées dans le mémoire
de M. Gomès sur les végétaux figurés dans les peintures de Pompeia
fe Le Cognassier y est représenté deux fois. Ce n’est pas
surprenant puisque cet arbre était déjà connu du temps de
Gaton fe
La probabilité me paraît être une naturalisation dans 1 Europe
orientale avant l’époque de la guerre de Troie.
Le coing est un fruit que la culture a peu modifié. Il est aussi
acerbe et acide à l ’état frais que du temps des anciens Grecs.
G r e n a d ie r . — Púnica Granatum, Linné.
Le Grenadier est sauvage dans les endroits rocailleux de la
Perse, du Kurdistan, de l’Afghanistan et du Béloutchistan fe
Burnes en a vu des bois entiers dans le Mazanderan, au midi de
la mer Gaspienne fe II paraît également spontané au raidi du
Gaucase fe Vers l’ouest, c’est-à-dire dans l’Asie Mineure, la
Grèce, en général dans la région de la mer Méditerranée, dans
l’Afrique septentrionale et à Madère, l’apparence est plutôt que
l ’espèce se serait naturalisée à la suite des cultures et de la dispersion
des pépins par les oiseaux. Beaucoup de flores du midi
de l’Europe en parlent comme d’une espèce « subspontanée »
1. Nemnicb, Polygl. Lexicon.
2. Nemnicb, l. c.
3. De Heldreicb, Nutzpflanzen Giùechenlands, p. 64.
4. In-4“, Napoli, 1879. '
5. Cato, De re rustica, 7, c. 2. , n, i i r n-
6. Boissier, Fl. oïdent., 2, p. 737; sir Joseph Hooker, Fl. o f bntish India,
2, p. 581.
7. Cité d’après Royle, III. Himal, p. 208.
8. Ledebour, Fl. rossica, 2, p. 104.
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