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64 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS PARTIES SOUTERRAINES
dit « verosimiliter colitur », et le Flora brasiliensis ne parle pas
de culture.
Dans la Guyane française, d’après le D*' Sagot fe on cultive
surtout le Biscorea triloba Lain, appelé Igname indien, qui est
répandu aussi au Brésil et aux Antilles. Le nom vulgaire fait
présumer une origine du pays, tandis qu’une autre espèce, D.
Cayennensis Kunth, aussi cultivée à la Guyane, mais sous le nom
d'igname pays-nègre, aurait été plutôt apportée d’Afrique, opinion
d’autant plus vraisemblable que sir W. Hooker assimile
au D. Cayennensis rigname cultivée en Afrique au bord du
Nun et du Quorra fe Enfin Vlgname franche de la Guyane est,
selon M. Sagot, le D. alata, introduit de l’archipel malais et de
rOcéanie.
En Afrique, il y a moins de Dioscoreas indigènes qu’en Asie ou
en Amérique, et la culture des Ignames est moins répandue. Sur
la côte occidentale, on ne cultive qu’une ou deux espèces d’après
Thonning fe Lockhard, au Congo, n’en avait vu qu’une et dans
un seul endroit fe Pour l’île Maurice, Bojer î* énumère 4 espèces
cultivées, qu’il dit originaires d’Asie, et une, le D. bulbiferaham.,
qui serait de l’Inde, si le nom est exact. H prétend qu’elle est venue
de Madagascar et s ’est répandue dans les forêts, hors des plantations.
A Maurice, elle porte le nom de Cambai oe marron. Or
Cambare se rapproche assez du nom indien Kam, et marron
indique une plante échappée des cultures. Les anciens Egyptiens
ne cultivaient pas d’ignames, ce qui fait présumer une culture
moins ancienne dans l ’Inde que celle de la Colocase. Forskal et
Delile ne mentionnent pas d’ignames cultivées en Egypte à l ’époque
moderne.
^ En résumé, plusieurs Dioscoreas sauvages en Asie (surtout dans
1 archipel asiatique) et d’autres, moins nombreux, croissant en
Amérique et en Afrique, ont été introduits dans les cultures comme
plantes alimentaires, à des époques probablement moins reculées
que beaucoup d autres espèces. Cette dernière conjecture repose
sur 1 absence de nom sanscrit, sur la faible extension géographique
des cultures et la date, qui ne paraît pas très ancienne
des habitants des îles de la mer Pacifique.
A r r o w - r o o t . — Maranta arundinacea, Linné.
Plante de la famille des Scitaminées, voisine du genre Canna,.
dont les drageons souterrains ® produisent l’excellente fécule
appelée arrow-root. On la cultive aux Antilles et dans plusieurs
autres pays intertropicaux de l’Amérique continentale. Elle a
L Sagot, Bull. Soc. bot. France, 1871, p. 305.
/ Hooker, Flora nigrit., p. 53.
3. Thonning, Plantæ guineenses, p. 447.
4. Brown, Congo, p. 49.
5. Bojer, Hortus mauritianus.
6. Voir la description de Tussae, Flore des Antilles, 1, p. 183.
ARROW-ROOT 65
.été ialroduite ,/ s s i dans l ’ancieu monde, par exemple sur la
M a r a n t a arundinacea est certainement am / ic a in . D après
1 • avaiinnct dp Sloane ^ il avait été apporté de la Dominique
E " d ë s ë u ë l t T l a Jamaïque, ce qui fait présumer qu>l
a u x Barna Antilles. Le dernier auteur qui ait étudié
■nestpa g Knrnipke * a vu plusieurs échantillons re-
?r,“r r ia T u a d e lë u p ë , ï Saînt Tlmmas, au Mexique, dans
T A m é r i q u e c e r ir ilë ë f e ’ Guyane et au Brésil; mais il ne se r t
feri« neÎÎ Dé de savoir s ’ils venaient de plantes spontanées, culti-
P 7 7 a t u r a S ^ ^ Les collecteurs ne l’indiquent presque
- 7 ai \ ’an manaue pour le continent américain, excepte
jama , fi flores locales et surtout de flores faites
l - ë f d ë f b o t o r i s r in f r f e id é dans le pays. D’aprts les ou-
vrages publiés, je vois l’espèce indiquée comme cultivée , o
3 Tans les'plantations fe ou sans - c u n e expbeat^^^
localité du Brésil, dans la province peu habitee üe matio
oTosso citée par Kôrnicke, fait présumer 1 absence de culture
Seemann « indique l ’espèce dans les endroits exposes au soleil
'’ feriëuMTC Mssi aux Antilles une espèce, Maranta indica que
Tussac dit avoir été apportée de l ’Inde orientale. Komy^ e lui
ranporte le M. ramosissima de Wallicb, ffeo^^vé a Sület, dans
l ’Inde et pense que c’ est une variété du M. arundinacej Sur
trente-six e S on moins connues du genre Maranta, nne
S a i n r a sont d’Amérique. H est donc a s s e / ^ p r o bable
que deux ou trois autres soient asiatiques. Jusqu a ce que
la Flore de l’Inde anglaise de sir J . Hooker soit acbevee, ces questions
sur les espèces de scitaminées et leurs origines seront trcs
^^LerAnglo-Indiens tirent de l’arrow-root d’une autre pla^te de
la même famille qui croît dans les forets du Deccan et au Malabar,
le Curcuma angustifolia Roxburgh . Je ne sais si on
cultive.
1. Hooker, Niger floxm, P- 531.
2. Sloane, Jamaica, 1707, vol. 1, p- -»J*-
3. Dans Bull. Soc. des n a t u r . de Moscou, 1862, vol. 1, p. 3j.
4. Auhlet, Guyane, 1, p. 3.
5. Meyer, Flora Esseguebo., p.
7. t o T h r g k .f e r f e £ ? r > -porter, The tropical agriculturnl,
p. 241; Ainslies, Materia medica, 1, p- 19.
De Candolle.
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