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Les plus anciens livres hébreux parlent de l ’Olivier, Sait ou
Z e it , sauvage et cultivé ». C’était un des arbres promis de la
terre de Canaan. La plus ancienne mention est dans la Genèse,
où il est dit que la colombe lâchée par Noé rapporta une feuille
d’Olivier. Si l ’on veut tenir compte de cette tradition accompagnée
de détails miraculeux, il faut ajouter que, d’après les découvertes
de l’érudition moderne, le mont Ararat de la Bible devait
être à l’orient du mont Ararat actuel d’Arménie, qui s’appelait
anciennement d/asis. En étudiant le texte de la Genèse, François
Lenormand ^ reporte la montagne en question jusqu’à l ’Hindou-
kousch, et même aux sources de l ’Indus. Mais alors il la suppose
près du pays des Aryas, et cependant l ’Olivier n ’a pas de nom
sanscrit, pas même du sanscrit dont les langues indiennes sont
dérivées ®. Si l’Olivier avait existé dans le Punjab, comme maintenant,
les Aryo-Indiens, dans leurs migrations vers le midi, l’auraient
probablement nommé, et s’il avait existé dans le Mazan-
déran, au midi de la mer Gaspienne, comme aujourd’hui, les
Aryens occidentaux l’auraient peut-être connu. A ces indices
négatifs, on peut objecter seulement que l ’Olivier sauvage n’attire
pas beaucoup l’attention et que l ’idée d ’en extraire de l’huile
est peut-être venue tardivement dans cette partie de l’Asie.
D’après Hérodote *», la Babylonie ne produisait pas d ’Oliviers
et ses habitants se servaient d’huile de Sésame. H est certain
qu’un pareil pays, souvent inondé, n’était pas du tout favorable
à rOlivier. Le froid l’exclut des plateaux supérieurs et des
montagnes du nord de la Perse.
J ’ignore s ’il existe un nom zend, mais le nom sémitique S a it
doit remonter à une grande ancienneté, car il se retrouve à la
fois en persan moderne, Seitun et en arabe, Zeitun, Sjetun ** ; il
est même dans le turc et chez les Tartares de Grimée, Seitun
ce qui pourrait faire présumer une origine touranienne ou de
l ’époque très reculée du mélange des peuples sémitiques et touraniens.
Les anciens Egyptiens cultivaient l ’Olivier, qu’ils appelaient
Tat ®. Plusieurs botanistes ont constaté la présence de rameaux
ou de feuilles d’Olivier dans les cercueils de momies Bien
1. Rosenmüller, Handbuch der bibtischen Atterthumskunde, y (A. 4, p. 238,
et Hamilton, Botanique de ta Bible, p. 80, où les passages sont indiqués.
2. Fr. Lenormand, Manuel de Vhistoire ancienne de l’Orient, 1869, vol. 1,
p. 31.
3. Fick, Wôiderbuch. — Piddington, Index, ne mentionne qu’un nom hin-
doustani, Julpai.
4. Hérodote, Hist., 1. 1, c. 193.
5. Boissier, Flora or., 4, p. 36.
6. Ebn Baïthar, trad. allem., p. 569; Forskal, Plant. Egypt., p. 49.
7. Boissier, t. c. ; Steven, t. c.
8. Unger, Die Pflanzen d. alten Ægyptens, p. 45.
9. De Candolle, Physiol, végét., p. 696 ; Al. Braun, t. c., p. 12; Pleyte,
cité par Braun et par Ascherson, Sitzber. Natur for. Ges., 15 mai 1877.
n’est plus certain, quoique M. Hehn ait dit récemment le contraire,
sans alléguer aucune preuve à l’appui de son opinion ».
H serait intéressant de savoir sous quelle dynastie avaient été
déposés les cercueils les plus anciens dans lesquels on a trouvé
des rameaux d’Olivier. Le nom égyptien, tout différent dn
nom sémite, indique une existence plus ancienne que les premières
dynasties, Je citerai tout à 1 heure un fait à 1 appui de
cette grande antiquité. ^ .
Selon Théophrastefeil y avait beaucoup d Oliviers et Ion
récoltait beaucoup d’huile dans la Gyrénaïque, mais il ne dit pas
que Tespèce y fût sauvage, et la circonstance qu on récoltait
beaucoup d’huile fait présumer une variété cultivée. La contrée
basse et très chaude entre l’Egypte à l’Atlas n’est guère favorable
à une naturalisation de TOlivier hors des plantations. M. Kralik,
botaniste très exact, dans son voyage à Tunis et en Egypte, ne
l’a vu nulle part à l’état sauvage ®, bien qu’on le cultive dans
les oasis. En Egypte, il est seulement cultivé, d’après MM. Schweinfurth
et Ascherson, dans leur résumé de la ftore de la région du
Nil ^
L a patrie préhistorique s’étendait probablement de la Syrie
vers la Grèce, car l’Olivier sauvage est très commun sur la cote
méridionale de l’Asie Mineure. H y forme de véritables fo r / s .
G’est sans doute là et dans l’Archipel que les Grecs ont pris de
bonne heure connaissance de cet arbre. S’ils ne l ’avaient pas vu
chez eux, s’il l’avaient reçu des peuples sémites, ils ne lui auraient
pas donné un nom spécial, E l a i a , dont les Latins ont fait
Olea. V I l i a d e et VOdyssée mentionnent la dureté du bois d Obvier
et l ’usage de s’oindre le corps avec son huile. Celle-ci était
d’un emploi habituel pour la nourriture et l’éclairage. La mythologie
attribuait à Minerve la plantation de l’Olivier dans
TAttique, ce qui signifie probablement Tintroduction de variétés
cultivées et de procédés convenables pour l ’extraction de 1 huile.
Aristée avait introduit ou perfectionné la manière de presser le
fruit* . 1 J 1 ri '
Ge même personnage mythologique, du nord de la Grece,
avait porté, disait-on, l’Olivier en Sicile et en Sardaigne. Les
Phéniciens, à ce qu’il semble, ont pu s’en acquitter comme lui
et de très bonne heure, mais, à l’appui de l ’introduction de 1 espece
ou d’une variété perfectionnée par les Grec/ je dirai que dans
les îles de la Méditerranée le nom sémite Z eit n a laissé aucune
trace. C’est le nom gréco-latin qui existe comme en Italie ,
tandis que sur la côte voisine d’Afrique et en Espagne ce sont
1. Hehn, Kulturpflanzen, é d . 3, p. 88, ligne 9.
2. Theophrastes, Hist. plant., 1. 4, c. 3, à la hn.
3. Kralik, dans Bull. Soc. bot. Fr., 4, p. 108 .
4. Schweinfurth et Ascherson, Beiträge zur flora Æthiopiens, p. 281.
5. Balansa, Bull. Soc. bot. de France, 4, p. 107.
6. Moris, F/om sardoüy 3, p. 9 ; Bei'toloni, ttal.^ 1, p. 46.
De Candolle.
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