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Incas, et celle des Toltecs et Atztecs an Mexique ne remontent
pas à l'antiquité extraordinaire des civilisations de la Ghine, de
la Chaldée et de l ’Egypte. Elle date tout au plus des commencements
de l’ère chrétienne ; mais la culture dn Maïs est plus
ancienne que les monuments , d’après toutes les variétés de
l’espèce qui s’y trouvaient et leur dispersion dans des régions
fort éloignées.
Voici nne preuve plus remarquable d’ancienneté découverte
par Darwin. Get illustre savant a trouvé des épis de Maïs et
18 espèces de coquilles de notre époque enfouis dans le terrmn
d’une plage du Pérou, qui est maintenant à 85 pieds au moins
au-dessus de la mer ». Ge Maïs n’était peut-être pas cultivfe mais
dans ce cas ce serait encore plus intéressant comme indication
de l’origine de l’espèce.
Quoique l’Amérique ait été explorée par un grand nombre de
botanistes, aucun n’a rencontré le Maïs dans les conditions d’une
plante sauvage,
Auguste de Saint-Hilaire " avait cru reconnaître le type spontané
dans une forme singulière dont chaque grain est caché en
dedans de sa bale ou bractée. On la connaît à Buenos-Ayres,
sous le nom de Pinsigallo. G’est le Zea Mays tunicata àe Saint-
Hilaire, que Bonafous a figuré dans sa planche 5 bis, sous le
nom de Zea cryptosperma. Lindley ® en a aussi donné une description
et une figure, d’après des graines venues, dis/t-on, des
montagnes Rocheuses, origine qui n’est pas confirmée par les
flores récemment publiées de Galifornie. Un jeune Guarany, né
dans le Paraguay ou sur ses frontières, avait reconnu ce Maïs
et dit à Saint-Hilaire qu’il croissait dans les forêts humides de
son pays. Gomme preuve d’indigénat, c’est très insuffisant. Aucun
voyageur, à ma connaissance, n’a vu cette plante au P a raguay
ou au Brésil. Mais, ce qui est bien intéressant, on
l’a cultivée en Europe, et il a été constaté qu’elle passe fréquemment
à l ’état ordinaire du Maïs. Lindley l ’avait observé après
deux au trois années seulement de culture, et le professeur von
Radie a obtenu d’un même semis 225 épis de la forme tunicata
et 105 de forme ordinaire, à grains nus». Evidemment cette forme,
qu’on pouvait croire une véritable espèce, mais dont la patrie
était cependant douteuse, est à peine une race. G’est une des
innombrables variétés, plus ou moins héréditaires, dont les botanistes
les plus accrédités ne font qu’une seule espèce, à cause
de leur peu de fixité et des transitions qu’elles présentent fréquemment.
Sur l ’état du Zea Mays et sur son habitation en Amérique,
1. Darwin, Variations o f animais and plants under domestication, 1, p. 320.
2. A. de Saint-Hilaire, Ann. sc. nat., 16, p. 143.
3 . Lindley, Journal o f the hortic. Society, 1 , p. 114.
4 . Je cite ces faits d’après Wittmack, Ueber antiken Maïs aus Nord und
Sud Amerika, p. 87, dans Berlin, anthropolog. Ges., 10 nov. 1879.
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avant que l’homme se fût mis a le cultiver, on ne peut f a y
des conjectures. Je les énoncerai, selon ma maniei,e de \oir,
parce qu elles conduisent pourtant à certaines indications pro-
^ l'e 'rema rqu e d’abord que le Maïs est une / a n t e singulièrement
dépourvue de moyens de dispersion et de prote/ion. Les
? a t e e s l e détachent difficilement de f é / , qui est lui-meme
enveloppé. Elles n’ont aucune aigrette ou aile dont le v / t piii/e
s’emp a ra . Enfin, quand l ’homme ne recueille pas 1 epi, el es
tombent enchâssées dans leur gangue, / p e l e e rafle, et alors Ire
rono-eurs et autres animaux doivent les détruire en qualité,
d ’aiîtant mieux qu’elles ne sont pas assez dures pour traverser
intactes les voies digestives. Probablement, une espece aussi mal
conformée devenait de plus en plus rare, dans qu/que région
limitée et allait s’éteindre, lorsqu’une tribu errante de sauvages,
s ’étant aperçue de ses qualités nutritives, 1 a s / v e e de sa perte
en la cultivant. Je crois d’autant plus à une habitation naturelle
restreinte que l’espèce est unique, c’est-a-dire qu elle constitue
ce qu’on appelle un genre monotype. Evidemment les genres de
peu d’espèces et surtout les monotypes ont, en m o y /n e , une
habitation plus étroite que les autres. La paleqntolope apprendra
peut-être un jour s’il a existé en Amérique plusieurs
Zea ou Graminées analogues, dont notre Mais serait le derme©
Au temps actuel le genre Zea, non seulement est monotype,
mais S i r e r e est assez isolé dans sa famille On peut mettre a
côté de lui un seul genre, Euchlæna, de Schrader, dont une
eëpicrest au MexiqSe et l ’autre à Guatema a, mais e est un
©enre bien particulier et sans transitions avec le Zea.
M. ’Wittmack a fait des recherches curieuses PO"©']®';;“ '
quelle variété du Maïs représente, avec une certaine p r ^ a b i l te
la forme d’une époque antérieure aux cultures. Dans ce bte, û a
comparé des épis et des grains extraits des Mounds de Am®u-
aue du Nord, et des tombeaux du Pérou. Si ces monuments
a v L n t montré une seule forme de Maïs, le rrétetat aurait etc
sio’nificatif- mais il s ’est trouvé plusieurs variétés differentes,
ëob S l e s Z « « * , soit au Pérou. Il ne faut pas s ’en etonnra.
Ces monuments ne sont pas très anciens. Le cimetiere d 0 0 ’
au Pérou dont M. Wittmack a obtenu les meilleuis echan
tuions est à peu près contemporain de la découverte de 1 0 ? ;
r ia™ • Or, à cette époque, le nombre des variétés était te ja
considérable, selon tous les auteurs, ce qui prouve une culture
' ’ '’üere“ p é r i m e r a d a^ ie squ e lle s on sèmerait, plusieurs années
1. Rochebnme,
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la découverte de ^Amérique.
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