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siècle, et le silence des anciens auteurs sur la Ghine montre que
rintroduction y est moderne. Rumphius » l ’avait vue dans les
jarffins de l’archipel asiatique. Les Malais l'appelaient Tomatte;
mais c est un nom américain, car G. Bauhin désigne l ’espèce
comme Tumatle Americanorum. Rien ne fait présumer qu’elle
fût connue en Europe avant la découverte de l’Amérique.
Les premiers noms donnés par les botanistes, au xvi® siècle,
font supposer qu’on avait reçu la plante du Pérou fe Elle a été
cultivée sur le continent américain avant de l ’être aux Antilles,
car Sloane ne la mentionne pas à la Jamaïque, et Hughes ® dit
qu elle a été apportée du Portugal à la Barbade, il n’y a guère
plus d’un riècle. Humboldt regardait la culture des Tomates
comme ancienne au Mexique ». Je remarque cependant que le
premier ouvrage sur les plantes de ce pays (Hernandez, Historia)
n ’en fait pas mention. Les premiers auteurs sur 1e Brésil, Piso
et Marcgraf, n’en parlent pas non plus, quoique l’espèce soit
aujourd’hui cultivée dans toute l’Amérique intertropicale. Nous
revenons ainsi, par exclusion, à l ’idée d’une origine péruvienne,
au moins pour la culture.
De Martius ^ a trouvé la plante spontanée dans les environs
de Bio-de-Jgneiro_et de Para, mais échappée peut-être des ja r dins.
Je ne connais aucun botaniste qui l ’ait trouvée vraiment
sauvage, dans l ’état que nous connaissons, avec ses fruits plus
ou moins gros, bosselés et à côtes renflées; mais il n’en est pas
de même de la forme à petits fruits sphériques, appelée L . cera-
siforme dans certains ouvrages de botanique et considérée, ce me
semble avec raison, dans d’autres ouvrages, comme apparte-
n / t à la même espèce. Celle-ci est sauvage sur le littoral du
Pérou à Tarapoto, dans le Pérou oriental ® et sur les confins
du Mexique et des Etats-Unis vers la Californie fe Elle se naturalise
quelquefois dans les déblais, près des jardins»®. G’est ainsi
probablement que l ’habitation s’est étendue, du Pérou, au nord
et au midi.
A v o c a t i e r . — Persea gratissima, Gærtner.
VAvocat, Alligator p ear des Anglais, est un des fruits les plus
1. Rumphius, Amboin., 5, p. 416.
/ Mata peruviana, Pomi det Peru, dans Bauhin, Hist., 3, p. 621.
3. Hughes, Barbadoes, p. 148.
4. Humboldt, Nouv.-Espagne, éd. 2, vol. 2, p. 472.
5. Floi'a brasit._, vol. 10, p. 126.
m proportions du calice et de la corolle sont les mêmes que dans
A cultivée, mais elles sont différentes dans Fespèce voisine, L. Humbotdtii,
dont on mange aussi le fruit, d’après de Humboldt, et qu’il a trouvée
sauvage dans le Vénézuéla.
7. Ruiz et Pavon, Ftor. pei'uv., 2, p. 37.
8. Spruce, n. 4143, dans VHerbier Boissier.
9. Asa Gray, Bot. o f Catifornia, 1, p. 538.
10. Baker, Ftora o f Mauritius, p. 216.
estimés dans les pavs tropicaux. D appartient à la famille des
Lauracées. Son apparence est celle d’une poire c o n te n / t un
ros noyau, comme cela se voit bien dans les figures de l u s s / ,
%
^lore des Antilles^ 3, pl. 3, et du Botanical pl. 4d80.
Rien de plus ridicule que les noms vulgaires. Celui d Alligator
vient on ne sait d’où. Gelui A Avocat est une corruption d un
nom mexicain, Ahuaca ou Aguaeate. Le nom botanique Persea
n’a rien de commun avec le Persea des Grecs, qui était un
Cordia. . . , p -x-
D’après Clusius », en 1601, l’Avocatier était un arbre fruitier
d’Amérique, introduit en Espagne, dans un jardin; mais, comme
il s’est beaucoup répandu dans les colonies de I ancien monde et
de 1 inae anglaise au cuiuuieuccxucui, uu v \ ¿ j 3
apporté dès le milieu du xvm® dans l’archipel de la bonde ,
et en 1750 aux îles Maurice et Bourbon ».
En Amérique, Thabitation actuelle, à 1 état spontané,
gulièrement vaste, ün a trouvé l ’espèce dans les forêts, au bord
des fleuves et sur le littoral de la mer depuis le Mexique et les
Antilles iusqu’à la région des Amazones fe Elle n’a pas toujours
eu cette grande extension. P. Browne dit formellement que
l ’Avocatier a été introduit du continent à la Jam a ïq u / et Ja c quin
pensait de même pour les Antilles en général fe Piso et
Marcgraf ne l ’ont pas mentionnée au Brésil, et de Martius n indique
aucun nom brésilien.
Lors de la découverte de l’Amérique, 1 Avocatier était certainement
cultivé et indigène au Mexique, d’après Hernandez Au
Pérou, d’après Acosta fe on le cultivait sous le nom de 1 alto
qui était celui d’un peuple du Pérou oriental, chez lequel il
abondait fe Je ne connais pas de preuve qu’il fût spontané sur
le littoral péruvien.
P a p a y e r . — Carica Papaya, Linné. — P a p a ya vulgaris, de
Candolle. . , i v
Le Papayer est une grande espèce vivace, plutôt qu un arbre.
D a une sorte de tronc juteux, terminé par une toulie de
1. Chisius, Historia, p. 2. . o, -x ttt t j - oon.
2. Par exemple à Madère, d’après Grisebach, Et. o f brit. W. India, P - 286,
aux îles Maurice, Seychelles et Rodriguez, d’après Baker, Ftora, p. 290.
3. 11 n’est pas dans Rumphius.
4. Auhlet, Guyane, 1, p. 364. . rxr a ■/
5. Meissner, daus Prodromus, vol. 15, sect. 1, P- »2, et FZom brasit.,
vol. 5, p. 158. Pour le Mexique : Hernandez, p. 89. Pour le V eu e z /Ia et
Para ; Nees, Laurineæ, p. 129. Pour le Pérou oriental : Poeppig, Exsicc.,
vu par Meissner. ^ . oo
6. P. Browne, Jamaica, p. 214 ; Jacquin, Obs., 1, p. 38.
7. Acosta, Hist. nat. des Indes, édit. 1598, p. 176.
8. Laet, Hist. nouv. monde, 1, p. 325, 341.