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Pour simplifier la recherche des origines, j ’éliminerai d'abord
J’ancien monde, car il est assez évident que les Goyaviers sont
venus d’Amérique. Sur une soixantaine d’espèces du genre
Psidium, toutes celles qu’on peut regarder comme suffisamment
étudiées sont américaines. Les botanistes, depuis le xvp siècle,
ont trouvé, il est vrai, des Psidium Guayava (variétés pomiferum
et pyriferum), plus ou moins spontanés dans les îles de fArchipel
Indien et l’Asie méridionale fe mais tout fait présumer que
c’était le résultat de naturalisations peu anciennes. On admettait
pour chaque localité une origine étrangère; seulement on
hésitait sur la provenance asiatique ou américaine. D’autres
considérations justifient cette idée. Les noms vulgaires en malais
sont dérivés du mot américain Guiava. Les anciens auteurs
chinois ne parlent pas des Goyaviers, bien que Loureiro les ait
dits sauvages en Gochinchine il y a un siècle et demi. Forster
ne les mentionne pas comme cultivés dans les îles de la mer
Pacifique lors du voyage de Gook, ce qui est assez significatif
quand on pense à la facilité de cultiver ces arbres et à leur dispersion
inévitable. Aux îles Maurice et Seychelles, personne ne
doute de leur introduction et naturalisation récentes fe
Nous aurons plus de peine à découvrir de quelles parties de
l’Amérique les Goyaviers sont sortis.
Dans le siècle actuel, ils sont certainement spontanés, hors
des cultures, aux Antilles, au Mexique, dans l ’Amérique centrale,
le Venezuela, le Pérou, la Guyane et le Brésil fe mais
depuis quelle époque? Est-ce depuis que les Européens en ont
répandu la culture? Est-ce antérieurement, à la suite des transports
par les indigènes et surtout par les oiseaux? Ges questions
ne paraissent avoir fait aucun progrès depuis que j ’en ai
parlé en 1855 'L Gependant, aujourd’hui, avec un peu plus
d’expérience dans ces sortes de problèmes, et l'unité spécifique
des deux Goyaviers étant reconnue, j ’essayerai d’indiquer ce qui
me paraît le plus vraisemblable.
J . Acosta fe un des premiers auteurs sur l ’histoire naturelle dus
nouveau monde, s’exprime sur le Goyavier pomiforme de la
manière suivante : « Il y a en Saint-Domingue et ès autres îles,'
des montagnes toutes pleines de Goyavos, et disent, qu’il n ’y
avait point de telle sorte d’arbres avant que les Espagnols y
arrivassent, mais qu’on les y a apportés de je ne sais où. » Ce
serait donc plutôt du continent que l ’espèce serait originaire.
Acosta dit bien qu’elle croît en terre ferme, et il ajoute que les
goyaves du Pérou ont une chair blanche bien préférable à
1. Rumpliius, Amboin., 1, p. 141, 142; Rheede, //orZ. malab., 3, t. 34.
2. Bojer, Hortus mauritianus ; Baker, Flora o f Mauxûtius, p. 112.
3. Toutes les flores, et Berg, daus Floim brasiliensis, vol. 14, p. 196.
k. Géogr. bot. raisonnée, p. 894 et 895.
5. Acosta, Hist. nat. et morale des Indes orient, el occid., traduction française,
1598, p. 175, au verso.
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celle des fruits rouges. Ceci fait présumer une culture ancienne
sur le continent. Hernández ' avait vu les deux formes spontanées
au Mexique, dans les endroits chauds des plaines et des
montagnes, près de Qnauhnaci. Il donne une description et une
figure très reconnaissable du Ps. pomiferum. Pison et Marcgraf'
avaient aussi trouvé les deux Goyaviers sauvages au Brésil dans
les plaines; mais ils notent qu’ils se répandent facilement Marcgraf
dit qu’on les croyait originaires du Pérou, ou de 1 Amérique
septentrionale, ce qui peut s’entendre des Antilles ou du
Mexique Evidemment l’espèce était spontanée dans une grande
parti! du continent lors la découverte de 1 Amérique. & i l habitation
a été une fois plus restreinte, il faut croire que c était a
une époque bien plus ancienne. i • j- ^ a
Les noms vulgaires différaient chez les p / p l e s indigen/ . Au
Mexique, on disait X a lxoeotl; au Brésil, 1 arbre s appelai0 i aca-
Iba et le fruit Araca-Guacu; enfin le nom Guajavos ou Gmgam
excicitîuieub. AtoDtto Y
tr è s ancienne et vaste habitation. ^
D’après ce que disent les premiers voyageurs d une origine
étrangère à Saint-Domingue et au / é s i l , — assertion d / t il
est permis cependant de douter, - - je
tion la plus ancienne était du Mexique a la Colombie et au
Pérou, et qu’elle s’ est peut-être agrandie du cote du Brésil
avant la découverte de l’Amérique, et dans les îles Antilles après
cette éüoaue. L ’état de l’espèce le plus ancien, qui re montre
le plus à l’état sauvage, serait la forme à fruit sp h e r i / e / r e
et fortement coloré. L ’autre forme est peut-etre un produit de ia
culture.
Gourde fe Cougourde, C a leb a sse .
Seringe. — Cucurbita lagenaria, Linnfe
T n * t 1 - Xi-T-v D i n ' * ! ?
Lagenaria vulgaris,
LT ru ifed e cëuë c u S i t a c é ! a pris différentes formes daii.
les cultures; mais, d’après l’ensemble des autres parties de la
pTaëte les botanistes n’admettent qu’une espèce, divisee en
riusieilrs variétés *. Les plus remarquables sont la Gourde dxs
p èlerim, en forme de bouteille; ^ d o n t le goulot
fe t allongé- la Gourde massue ou trompette, et \n talebasse,
ë fe i fe i r e S e ’nt grande et peu étranglée,
répandues ont ie fruit turbine ou deprime et fort petit, comme
1. Hernandez, Novæ Ilispamæ lfe sa u n is , ç . f f i .
““ i“ 4, vol. 12, p. 91; Cogniaux, dans
^nos Mon. Phcin.^ 3, p. 417.
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