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charatus, etc.), qu’on regarde souvent comme de simples variétés.
Aitchison n’a vu aussi le Sorgho que cultivé. L’absence
de nom sanscrit rend également l’origine indienne très douteuse.
Bretschneider, de son côté, dit le Sorgho indigèpe en Ghine,
quoique les anciens auteurs chinois, selon lui, n en aient pas parlé.
Il est "vrai qu’il cite le nom, vulgaire à Péking, de Kao-Uang
(haut Millet), qui s’applique aussi à Y Holcus saccharatus, pour
lequel il convient mieux.
Le Sorgho n’a pas été trouvé dans les restes des palafittes de
Suisse et d’Italie. Les Grecs n’en ont pas parlé. La phrase de
Pline » sur un Milium introduit de son temps de l ’Inde en Italie
a fait croire qu’il s ’agissait du Sorgho, mais c’était une plante
plus élevée, peut-être VHolcus saccharatus. Le Sorgho n’a pas été
trouvé en nature et d'une manière certaine dans les tombeaux
de l’ ancienne Egypte. Le Dr Hannerd a cru le reconnaître d’après
quelques graines écrasées que Rosellini avait rapportées de
Thèbes ^ ; mais le conservateur des antiquités égyptiennes du
Musée britannique, M. Birch, a déclaré plus récemment qu’on n’a
pas découvert l’espèce dans les anciens tombeaux fe Pickering
dit en avoir reconnu des feuilles, mêlées avec celles du Papyrus.
Il dit aussi en avoir vu des peintures, et Lepsius a figuré des
dessins qu’il prend, ainsi que Unger et Wilkinson, pour le Duraa
des cultures modernes L a taille et la forme de l ’épi sont bien
du Sorgho. 11 est possible que cette espèce soit le Bochan, men-
tionné une fois dans l’Ancien Testament ® comme une céréale
avec laquelle on faisait du pain. Gependant le mot arabe actuel
Dochn s’applique au Sorgho sucré.
Les noms vulgaires ne m’ont rien appris, à cause de leur sens
ou parce que souvent le même nom a été appliqué à différents
Panicum et Sorghum. Je ne puis en découvrir aucun qui soit
certain dans les langues anciennes de ITnde ou de l ’Asie occidentale,
ce qui fait présumer une introduction antérieure de peu
de siècles à fère chrétienne.
Aucun botaniste n’a mentionné le Durra comme spontané en
Egypte ou en Arabie. Une forme analogue est sauvage dans
TAfrique équatoriale ; mais R. Brown n’a pas pu la déterminer
exactement ®, et la flore de l ’Afrique tropicale qui se publie à
Kew ne contient pas encore l’article des Graminées. Il reste donc
uniquement l’assertion du D^' Bretschneider que le Sorgho, de
grande taille, est indigène en Ghine. Si c’est bien l’espèce, elle
1. Pline, Hist., 1. 18, c. 7 .
2 . Cité par Unger, Die Pflanzen des alten Egyptens, p. 34.
3 . S. Birch, dans Wilkinson, Manners and customs o f ancient Egyptians,
1878, vol. 2 , p. 427. , ^ ,
4. Les dessins de Lepsius sont reproduits dans Unger, l. c., et dans
Wilkinson, 1. c.
5 . Ezechiel, 4, 9 .
6. Brown, Bot. o f Congo, p. S4.
se serait répandue tardivement vers l’ouest. Mais les anciens
Egyptiens la possédaient, et fon se demande alors comment ils
l ’auraient reçue de Ghine sans que les peuples intermédiaires en
aient eu connaissance? Il est plus facile de comprendre l ’indi-
génat dans l’Afrique équatoriale, avec transmission préhistorique
en Egypte,' dans l ’Inde et finalement en Ghine, où la
culture ne paraît pas très ancienne, car ie premier ouvrage qui
en parle date du iv“ siècle de notre ère.
A l ’appui d’une origine africaine, je citerai l ’observation de
Schmidt » que l’espèce abonde dans f i le San Antonio de l ’archipel
du Gap-Vert, dans des localités rocailleuses. Il la croit
« complètement naturalisée », ce qui peut-être cache une véritable
origine.
S o rg h o su c r é . — Holcus sacchciratus, Linné. Andropogon
saccharatus, Boxburgh. — Sorghum saccharatum, Persoon.
Gette espèce, plus haute que le Sorgho ordinaire, et à paru-
cule diffuse est cultivée dans les pays tropicaux pour le giain,
qui ne vaut cependant pas celui du Sorgho ordinaire, et dans
les régions moins chaudes comme fourrage, ou mêrne pour le
sucre assez abondant que renferme la tige. Les Ghinois en tirent
de l’alcool, mais non du sucre. , x- -x • j m i
L ’opinion des botanistes et du public la fait venir de 1 Inde ;
mais, d’après Roxburgh, elle est seulement cultivée dans cette
région. Il en est de même aux îles de la Sonde, où l e / / / n
est bien fespèce actuelle. G’est le Kao-Uang (grand Millet) des
Ghinois. On ne le dit pas spontané en Ghine. Il n’est pas mentionné
dans les auteurs plus anciens que l’ère chrétienne fe D après ces
divers témoignages et l ’absence de tout nom sanscrit, 1 origine
asiatique me paraît une illusion. ^ ,
La plante est cultivée maintenant en Egypte moins / e le
Sorgho ordinaire, et en Arabie, sous le nom de Dochna ou Dochn.
xAucunbotaniste ne Ta vue spontanée dans ces pays '. / n ap a s
de preuve que les anciens Egyptiens l'aient cultivée. Hérodote
a parlé d’un Millet en arbre, des plaines d’Assyrie. Ge pourrait
être l ’espèce actuelle, mais comment le prouver?
Les Grecs et les Latins n’en a v a i / t pas connaissance, du moins
avant l’époque de fempire romain, mais il est p o s / l e que ce
fût le Millet, haut de sept pieds, dont Pline fait mention comme
ayant été introduit de l ’Inde, de son vivant.
1 . Schmidt, Beitrage zur Flora capverdischen Inseln, p. 158.
j . Y o ï v HoA , Gramineæ austriacæ, Noi. k, pl . k. . , • r xx i q / ,
3 Roxhurgh, F l. ind. ed. 2 , vol. 1, p. 271 ; Rumphius, Amhoin. o, p. 194,
ol 75 f l - 1 - Miquel, F L indo-batava, 3 , p. 5 0 3 ; Rretschneider, On the
va lu e je tcY p .b et 4 6 ; Loureiro, F L cochinch., 2, p. 792.
4 . Forskah Delile, Sd iw e in fu r th et Ascherson, L c.
ï'. P M e ? f f ï ? , 1.’ 18, © 7 . Ce pourrait être aussi la variété ou espèce appelée
bicolor.
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