ri I
M
I
1-
■ ‘ •■[■•.('• i'l ■
H i;^ 1
ffi
I
du Nord et même des peuples du Midi qui avaient la vigne faisaient
de la bière ‘ soit d’orge, soit d’autres grains fermentés,
avec addition, dans certains cas, de matières végétales diverses,
par exemple d’écorce de chêne, de Tamarix, ou de fruits du
Myrica Gale fe II est très possible qu’ils n ’aient pas remarqué
de bonne heure les avantages dû Houblon et qu’après en avoir
eu connaissance ils aient employé le Houblon sauvage avant de
le cultiver. La première mention d’une houblonnière est dans
l’acte d ’une donation faite par Pépin, père de Charlemagne, en
768 fe Au XIV® siècle, c’ était une culture importante en Allemagne,
mqis en Angleterre elle a commencé seulement sous Henri YIII
Les. noms vulgaires du Houblon ne fournissent que des indications
en quelque sorte négatives sur Forigine. H n’y a pas de
nom sanscrit fe ce qui concorde avec l’absence de Tespèce dans
Ja région de l’Himalaya et fait présumer que les peuples aryens
ne Tavaient pas remarquée et utilisée. J ’ai cité jadis ® quelques-
uns des noms européens, en montrant leur diversité, quoique
certains d’entre eux puissent dériver d’une souche commune.
M. Hehn a traité de leur étymologie en philologue et a montré
combien elle est obscure ; mais il n’a pas mentionné des noms
tout à fait éloignés de Humle, Hopf ou Hop et Chmeli, des langues
Scandinaves, gothiques et slaves, par exemple Apini en
lette, Apiuynis en lithuanien, Tap en esthonien, Blust en illyrien ri
qui ont évidemment d ’autres racines. Cette diversité vient à
Tappui de l ’idée d’une existence de Tespèce en Europe antérieurement
à l ’arrivée des peuples aryens. Plusieurs populations
différentes auraient distingué, nommé et utilisé successivement
la plante, ce qui confirme Textension en Europe et en Asie avant
Tiisage économique.
Carthame. — Carthamus tinctorius, Linné.
La Composée annuelle appelée Carthame est une des plus
anciennes espèces cultivées. On se sert de ses fleurs pour colorer
en jaune ou en rouge, et les graines donnent de Thuile.
Les bandes qui entourent les momies des anciens Egyptiens
sont teintes de Carthame et tout récemment on a trouvé des
fragments de la plante dans les tombeaux découverts à Deir el
Bahari La culture doit aussi être ancienne dans TInde, puis-
1. Tacite, Germania, cap. 25 ; Pline, I. 18, c. 7 ; Hehn, Kulturpflanzen,
etc., éd. 3, p. 125-137.
2. Volz, Beiträge zur Culturgeschichte, p. 149.
3. Volz, ibid.
4. Beckmann, Erfindungen, cité par Volz.
5. Piddington, Index; Fick, Woxderb. Indo-Germ. Sprachen, 1, Ursprache.
6. A. de Candolle, Géogr. bot. rais., p. 857.
7. Bictidunaire manuscrit compilé d’apx'ès les floxæs, par Moritzi.
8. Unger, Die Pflanzen des alten Ægyptens, p. 47.
9. Schweinfurth, lettre adressée à M. Boissier, en 1882.
q u ’on indique deux noms sanscrits, Cusumbha et Kamaloltara,
dont le premier a laissé plusieurs descendants dans les langues
actuelles de la péninsule fe Les Chinois ont reçu le Carthame
seulement au ii« siècle avant Jesus-Ghrist. G’est Ghang-kien qui
le leur a apporté de la Bactriane fe Les Grecs et les Latins ne
Tont probablement pas connu, car il est très douteux que ce
soit la plante dont ils ont parlé sous le nom de Cnikos ou
•Cnicus Plus tard, les Arabes ont beaucoup contribué à répandre
la culture du Carthame, qu’ils appellent Qorton, Kurtum,
d’où Carthame, ou Us fur, on Ihridh, ou Morabu^, diversité
qui indique une existence ancienne dans plusieurs contrées de
l’Asie occidentale ou de l’Afrique. Les progrès de la chimie menacent
cette culture, comme beaucoup d’autres ; mais elle subsiste
encore dans le midi de l’Europe, en Orient, dans TInde et
dans toute la région du Nil fe
Aucun botaniste n’ a trouvé le Carthame dans un état vrai-
nient spontané. Les auteurs Tindiqnent avec doute comme originaire
ou de TInde ou d’Afrique, en particulier d’Abyssinie ;
mais ils ne Font vu absolument qu’à * l ’état cultivé on avec
Tapparence d’être échappé des cultüres fe M. Glarke \ ancien
directeur du jardin de Calcutta, qui a revu depuis peu les Composées
de TInde, admet Tespèce à titre de cultivée seulement.
Le résumé des connaissances actuelles sur les plantes de la
région du Nil, en y comprenant TAbyssinie, par MM. Schweinfurth
et Ascherson indique également Tespèce comme cultivée,
et les listes de plantes du voyage récent de Rohlfs n ’indiquent
pas non plus le Carthame spontané
L ’espèce n’ayant été trouvée sauvage ni dans TInde ni en
Afrique et sa culture ayant existé cependant depuis des milliers
d’années dans ces (Jeux pays, j'a i eu l’idée de chercher Torigine
dans la région intermédiaire. Ce procédé m’a réussi dans
d’autres cas.
Malheureusement, l’intérieur de TArabie est presque inconnu,
et Forskal, qui a visité les côtes du Yemen, n ’apprend rien sur
le Carthame. H en est de même des opuscules publiés sur les
plantes de Botta et de Bové. Mais un Arabe, Abu Anifa, cité par
Ebn Baithar, auteur du xiii® siècle, s’est exprimé comme su it “ :
1. Piddington, Index.
2. Bretschneider, Study and value, etc., p. 15.
3. Voir Targioni, Cenni storici, p. 108.
4. Forskal, Floi'a ægypt., p. 73; Ebn Baithar, trad. allemande, 2, p. 196,
293; 1, p. 18. ■
5. Voir Gasparin, Coims d’agriculture, 4, p. 217.
6. Boissier, Fl. orient., 3, p. 710 ; Olivei’, Flora of-tropical Africa,
.3, p. 439.
7. Glarke, Compositæ. indicæ, 1876, p. 244.
8. Schweinfurth et Ascherson, Aufzählung, p. 283.
■9. Rohlfs, Kufra, in-8, 1881.
10. Ebn Baithar, 2, p. 196.
i*