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1 arbuste qui produit le thé, Linné le nomma Thea sinensis.
Bientôt après, dans la seconde édition du Species plantatum, il
crut mieux faire en distinguant deux espèces, Thea Bohea et
Thea viridis, quTl croyait répondre à la distinction commerciale
des thés noirs et verts. On a prouvé depuis qu’il n’y a
qu’une espèce, comprenant plusieurs variétés, et qu’on obtient
des thés noirs ou verts au moyen de toutes les variétés, selon les
procédés de fabrication. Cette question était réglée lorsqu’il s’en
est élevé une autre sur la réalité du genre Thea, en tant que distinct
du Gamellia. Quelques auteurs font du Thea une section
de l ’ancien genre Gamellia ; mais, si l’on réfléchit aux caractères
indiqués d’une manière très précise par Seemann fe il est permis,
ce rne semble, de conserver le genre Thea, avec la nomenclature
ancienne et usitée de l’espèce principale.
^ On mentionne souvent une légende japonaise racontée par
Kæmpfer *. Un prêtre venu de l’Inde en Ghine, dans l’année 519
de notre ère, ayant succombé au sommeil lorsqu’il voulait veiller
et prier, aurait coupé ses deux paupières, dans un mouvement
J serment changées en un arbuste, le
Thé, dont les feuilles sont éminemment propres à empêcher de
dormir. Malheureusement pour les personnes qui admettent
volontiers les légendes en tout ou en partie, les Chinois n’ont
jamais entendu parler de celle-ci, quoique l ’événement se fût
passé chez eux. Le thé leur était connu bien avant l’année 519, et
probablement il n’avait pas été apporté de l ’Inde. C’est ce que
nous apprend le D® Bretschneider, dans son opuscule, riche d§
laits botaniques et linguistiques fe Le Pent-sao, dit-il, menk
üonne le Thé 2700 ans avant Jésus-Ghrist , le R ya 5 à
600 ans aussi avant Jésus-Ghrist, et le commentateur de ce dernier
ouvrage, au quatrième siècle de notre ère, a donné des dé-
tmls sur la plante et sur l ’emploi de ses feuilles en infusion.
L usage est donc très ancien en Ghine. Il l ’est peut-être moins
au Japon, et s il existe depuis longtemps en Gochinchine, ce qui
est possible, on ne voit aucune preuve qu’il se soit répandu
jadis du côté de l’Inde ; les auteurs ne mentionnent aucun nom
sanscrit, ni même des langues indiennes modernes. Le fait
p a r / t r a singulier quand on verra ce que nous avons à dire sur
1 habitation naturelle de l ’espèce.
Les graines de Thé se répandent souvent hors des cultures et
mettent les botanistes dans le doute sur la qualité spontanée des
pieds qu on a rencontrés çà et là. Thunberg croyait l ’espèce
sauvage au Japon, mais MM. Franchet et Savatier Me nient com-
L Seemann, dans Transactions of the linnæan Society, 22, p. 337, pl. 61.
Kæmpier, Amæn. Japon. '
hotanical works,
4. Franchet et Savatier, Enum. plant. Jap., I, p . 61.
plètement. Fortune ‘ , qui a si bien examiné la culture du Thé
cn Chine, ne parle pas de la plante spontanée. M. H. Fonta-
nier affirme que le Thé croît généralement à l ’état sauvage en
Mandschourie. Il est probable qu’il existe dans les districts
montueux du sud-ouest de la Ghine, où les naturalistes n’ont pas
pénétré jusqu’àprésent. Loureiro le dit « cultivé et non cultivé»
en Gochinchine fe Ce qui est plus certain, les voyageurs anglais
Font recueilli dans l ’Assam supérieur et la province de
Cachar fe Ainsi le Thé doit être indigène dans les pays montueux
qui séparent les plaines de l ’Inde de celles de la Ghine, mais
l ’emploi des feuilles n’était pas connu jadis dans l ’Inde.
La culture du Thé, introduite aujourd’hui dans plusieurs
colonies, donne des résultats admirables à Assam. Non seulement
le produit y est d’une qualité supérieure à la moyenne des
thés de Ghine, mais la quantité obtenue augmente rapidement.
En 1870, on a récolté dans l’Inde anglaise treize millions de
livres de thé, en 1878 trente-sept millions, et l ’on espérait pour
1880 une récolte de soixante et dix millions de livres ® ! Le Thé
ne supporte pas la gelée et souffre par la sécheresse. Gomme je
l ’ai dit une fois les conditions qui le favorisent sont tout à fait
l ’opposé de celles qui conviennent à la vigne. On m’a objecté
que le thé prospère aux îles Açores, où l’on a du bon vin mais
on peut cultiver dans les jardins ou sur une petite échelle bien
des plantes qui ne donnent pas, en grand, des produits rémunérateurs.
On a de la vigne en Chine, et la vente des vins y joue
un très petit rôle. Inversement aucun pays de vignobles n’a
donné du thé pour l ’exportation. Après la Ghine, le Japon et
Assam, c’est à Ja v a , à Geylan et au Brésil qu’on fait le plus de
thé, et assurément on n ’y cultive pas du tout ou fort peu la
vigne, tandis que les vins de régions sèches, comme l ’Australie,
le Gap, etc., se répandent déjà dans le commerce.
L in . — Linum usitatissimum, Linné.
La question de l ’origine du Lin, ou plutôt des Lins cultivés,
est une de celles qui ont donné lieu aux recherches les plus intéressantes.
Pour comprendre les difficultés qu’elle présente, il faut
d’abord se rendre compte des formes, très voisines, que les au-
1. Fortune, Three years wandering in China, 1 v o l . in-8».
2. Fontanier, Bidletin soc. d’acclimatation, l870, p. 88.
3. Loureiro, Fl. cochinch., p. 414.
4. Griffith, Reports; Wallicli, cité par sir J. Hooker, Flora of brd. India,
I, p. 293.
5. Anderson, cité par sir J. Hooker.
6. The colonies and India, d'après le Gardenei^’s Chronicle, 1880, I,
p. 659.
7. Discours au congrès hot. de Londres, en 1866.
8. Flora, 1868, p. 64.
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